合気道の冬

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jeudi 28 juillet 2016

Aunkai: les 2 Gardiens de la Porte





Voici déjà un moment que je voulais parler des deux Gardiens qui sont symboles de l’Aunkai

Ou trouve ton ces gardiens ? dans le logo de l’école


Nous avons tout d’abord la Flamme de fond qui représente l'auréole dans l'iconographie bouddhiste, le côté divin de l’être. Dans le Bouddhisme Chinois, l'auréole est plus particulièrement associée à la Gloire.
En langue japonaise, l'auréole se nomme 光背 (kōhai) et apparaît sous diverses formes.

光背 (kōhai)

Et nous trouvons également dans notre logo « A »   and « UN »



Voici les deux gardiens qui en japonais sont nommés Les Niō 仁王

Misshaku Kongō  密遮金剛       (alias Agyō   阿形)
Naraen Kongō      那羅延金剛  (alias Ungyō 吽形)

Agyō 阿形 et Ungyō 吽形

Appelés aussi Kongō-Rikishi  金剛力士 , ce sont deux divinités gardiennes  des temples bouddhiques installées de chaque côté de la porte d’entrée principale.

On dit que l’apparence féroce et menaçante des Niō repousse les mauvais esprits et préserve l’enceinte du temple des démons et des voleurs. 

Selon certains, les Niō auraient suivi et protégé le Buddha lors de sa traversée de l’Inde.

Kongō Rikishi 金剛力士

Le plus célèbre couple de Niō se trouve à lentrée du Temple Tōdaiji 東大 à Nara.
D’après une légende japonaise, il était autrefois un roi qui avait deux femmes.
Sa première femme porta mille enfants qui décidèrent tous de se faire moine et de suivre la loi de Buddha. 

Sa seconde femme eut seulement deux fils. Le plus jeune se nommait Non-o et aidait ses frères moines dans leur labeur. 

Le plus âgé, Kongō Rikishi  金剛力士 avait, lui, une personnalité beaucoup plus guerrière et il jura de protéger le Buddha et ses fidèles en combattant le mal et l’ignorance. 

Au sein des traditions généralement pacifistes du Bouddhisme, les histoires de Niō gardien comme Kongō Rikishi justifient l’usage de la force physique pour protéger les choses de valeur et les croyants contre le mal.

Akuzawa Minoru


Ils représentent respectivement l’usage de la puissance manifestée et de la puissance latente.
Naraen est également appelé Narayana (Sanskrit). Conçus en tant que paire, les Niō sont complémentaires. Misshaku représente la puissance manifestée, montrant les dents et brandissant vivement le poing, tandis que Naraen représente la puissance latente, maintenant la bouche fermement scellée et les deux bras en tension mais baissés, dans l’attente.

Chacun est nommé d’après un son cosmique particulier. 

Le personnage à la bouche ouverte est appelé “Agyō,” qui émet le son “ah”, ce qui signifie naissance.
Son homologue à la bouche fermé est appelé “Ungyō,” dont le son est “un” ou “hum” ce qui signifie mort. 

Il faut faire attention a ne pas confondre le terme sacré “OM” avec le son “HUM”.
Le terme sacré “OM” s’écrit  alors que « HUM » हूँ s’écrit 

Voici un mantra qui montre cette différence :

Om Ah Hum


(Les mots « Om Ah Hum » n’ont pas de signification conceptuelle. Ils sont souvent associés respectivement au corps, à la parole et à l’esprit donc à l’être tout entier).

Dans le Bouddhisme Ésotérique, ils représentent les deux aspects du Dainichi Nyorai.
Dans cette optique, on les confond parfois avec les formes colériques de Fudo Myoo et Aizen myoo.

Fudō Myōō 不動明王 et Aizen Myōō 愛染明王

Bien que semblables à ces formes, ils en sont en vérité distincts.
Ces deux gardiens à Sugimoto Dera à Kamakura protègent le principal trésor du temple, une statue de Kannon, Déesse de la Pitié.


Voilà ce que représente « Aun » dans Aunkai .

Toute cette symbolique est présente dans ce que nous pratiquons et nous donne aussi la source de ce que nous devons chercher au-delà de notre simple corps physique  

Chaque langage symbolique est un langage à décrypter. Pour le comprendre il faut changer sa façon de voir et de percevoir les choses afin de l’entendre nous parler de l’intérieur.

L’essentiel est invisible pour les yeux

mercredi 20 juillet 2016

Aunkai : Le ressenti, le passage de la porte


L’un des pas les plus importants dans la compréhension de l’énergie c’est le développement du ressenti afin de pouvoir capter et saisir la nature et le mouvement des choses qui nous entourent et qui nous composent

Dans les arts martiaux c’est un élément trop souvent oublié, mis de côté voir occulté par manque de compréhension.


C’est indispensable pour progresser et pénétrer au cœur de l’Aunkai.

Pour travailler ce ressenti, Akuzawa Sensei nous a transmis l’exercice suivant :  c’est la pression ou la non pression qui guide le partenaire. L’exercice peut être fait les yeux fermés aussi. 

Oublier son cerveau et juste ressentir permet de suivre sans peine les mouvements de celui qui fait face. Et celui qui guide lorsqu’il est dans le ressenti a la légèreté de la plume, il fait passer l’énergie dans la main de celui qu’il dirige. 

L’exercice est bien plus difficile qu’il ne semble et il permet de travailler cet élément essentiel : ressentir l’énergie, s’y fondre.

Christophe Ksiazkiewicz "Kiaz"

Une des difficultés pour bien le réaliser vient de de notre enfermement dans les limites du corps physique. Les pratiquants demeurent dans l’attente d’un signal de leur propre corps pour bouger. 

Ils « intellectualisent » au lieu de ressentir. Ils se contractent dans l’attente au lieu de relâcher totalement sans attente, la perception suffisant à enclencher le mouvement.

Afin de développer nos perceptions il n’y a pas de secret : il faut les travailler.
Si on prend l’exemple du chat : il est immobile, et pourtant il sent, sait à quel moment l’oiseau va être accessible, en confiance, il ne bondit ni avant ni après.

Cela me rappelle l’histoire de Neko no myojutsu la merveilleuse technique du chat qui dit bien que c’est dans la non volonté que l’on accomplit le mieux l’action.

Ce mélange de tout ce qui est dans une unité qui dépasse nos limites physiques et visuelles on le retrouve entre autres dans la philosophie indienne. La réalité, ses dieux, son cosmos, ses créatures sont une unité fondamentale.

Dans la philosophie de L’Advaita  वेदान्त, qui siignifie « non deux » on trouve un texte tamoul , Ellâm Onru (« Tout est Un ») qui commence ainsi :

1. Tout, incluant le monde que tu vois, ainsi que toi-même, le témoin du monde, tout est Un.

2. Tout ce que tu considères comme étant moi, toi, lui, elle, et cela, tout est Un.

3. Les êtres sensibles, ainsi que l’inerte et l’insensible (la terre, l’air, le feu et l’eau), tout cela est Un.
    Le texte dit aussi que l’unité du monde a une multitude d’aspects reliés les uns aux autres. 

Son troisième enseignement est la dimension énergétique. Si tout est Un, et si tout est relié, on peut dire aussi que tout est énergie que les hindous appellent prana. 

Pour comprendre et appréhender ce ressenti, il suffit de se mettre en pleine nature et de fermer les yeux pour nous déconnecter du monde physique environnant, ceci dans le but de ressentir toute les choses qui nous entourent afin de nous habituer à sentir ces choses sous leur forme énergétique et non physique.



La nature est le meilleur terrain de jeu et d’entrainement qu’il peut nous être donné pour avancer dans notre découverte du ressenti pur. 

En travaillant cet angle d’approche, le pratiquant peut accéder à l’enseignement profond de l’Aunkai, qu’encore trop de pratiquants trouvent hermétique parce qu’ils demeurent à la porte que nous ouvre Akuzawa Sensei.

Celle qui nous permet de transformer notre perception du corps, nos sensations, nos réactions, notre vision du monde et de nous-même.

L’Aunkai est un Bujutsu de transformation profonde. Il met en jeu ce qu’il y a de plus subtil en nous pour nous permettre cette transformation et le ressenti en est un fil conducteur essentiel.
 

"L'essentiel est invisible pour les yeux"