合気道の冬

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dimanche 25 octobre 2015

Esprit et Mouvement … La pensée décide de ce que l'on fait …


Après de longues années de pratique de l'aikido je me rends compte de la diversité des perceptions et reproductions d'un geste parmi les pratiquants …

Chaque personne est differente dans cette approche de l'observation …

Il ne suffit pas de voir pour reproduire … Pourtant certaines personnes ont cette capacité à intégrer le mouvement en un instant (une capacité qui doit être développée dans le monde martial).
Leur capacité vient d'une multitude d'élements divers ( connaissance de son corps , pratique d'autres arts martiaux , mémoire visuelle , etc. )

il y a pourtant souvent une phase manquante .. celle de la réflexion, du pourquoi ?

Pourquoi je fais mon mouvement comme cela ?

Le mouvement a été pensé, structuré, pour être efficace … Ce qui devient paradoxal, c'est qu'il ne doit plus être pensé pour sa réalisation. Pourquoi ? Pour laisser notre esprit ouvert au ressenti.

Mais revenons à la réalisation de la technique.

L'esprit a une capacité d'intégration importante. Pourtant , il ne lui vient pas à l'idée forcément de rassembler toutes les informations pour voir si elles peuvent s’emboîter l'une dans l'autre, ceci afin d'arriver à une conclusion et donc à une application dans notre geste.

La place du sabre dans l'Aikido est indaignable . Pour les personnes qui pensent encore aujourd'hui que les armes n'y sont pas n'essentielles, je renvoie a une interview de Toshiro Suga ..



Le sabre est un outil dans notre Recherche, très instructif dans une logique d'utilisation du corps. Dans sa pratique du Sabre O sensei avait lui même intégré des mouvements de Yari () (une lance Japonaise) ;

Tamura Sensei lui même insistait sur la pratique du sabre car il y a une logique à comprendre dans cette pratique. Il ne faut pas s’arrêter à la forme mais plutôt aller à la recherche de la logique du mouvement.

Tout se retrouve dans tout . Que les domaines soient éloignés et même sans aucun rapport entre eux, si on cherche à voir les choses, on trouve les connexions entre elle

Quand j'ai debuté l'aikido j'ai entendu dire :
«  Tamura sensei peut connaître ton niveau rien que sur l'application de Ikkyo »

Plus le temps passait, plus cette phrase a fait son chemin dans mon esprit, comme une musique que l'on écoute plusieurs fois et qui, avec le temps, ne sonne plus de la même façon.

A l'époque, je faisais Ikkyo machinalement sans analyser ce que je faisais. Avec le temps et les rencontres , mon Ikkyo a évolué.

Dans un mouvement instinctif, la plupart du temps le muscle est l'acteur principal. Quand la philosophie du geste est d'être dans le relâchement et l’absence de force (l'article de Leo Tamaki), 
on ne fait pas le rapprochement avec une coupe au sabre et pourtant...

C'est cela une coupe au sabre : pas de tension, du relâchement, l'absence de force.

Sur une attaque Shomen (donc une coupe de la main sur le sommet du crane ) :

Au lieu de prendre le bras de l'autre et tirer dessus en forçant, il faut voir son bras comme s'il était le manche du Sabre ( la tsuka ) et l'utiliser pour couper comme on le ferait avec le sabre;
Comme on abaisserait le sabre, on abaisse le bras.

                                                                             
Kuroda Tetsuzan (photo Sébastien Chaventon)


En faisant ainsi, le mouvement va couler de lui même sans aucune force, dans un relâchement total et l'attaquant sera amené au sol très facilement

Le jour où j'ai commencé à appliquer le principe de la coupe au sabre quand je devais faire Ikkyo, je suis entré dans un autre monde. Il a juste fallu à mon esprit de faire le lien entre le sabre et la pratique à main nue pour changer complètement de niveau.



J'invite tout pratiquant, si ce n'est déja fait, à aller dans ce sens de recherche afin de découvrir et appronfondir cette capacité à intégrer le mouvement qui est en eux, mais qui n'a pas encore trouvé de sens ou de logique.

Ikkyo est un exemple parlant. En Aïkido, comme pour le corps humain où ce qui nous permet de tenir debout, ce n'est pas notre geste mais notre squelette, l'important est ce qui est derrière le geste.

« L’essentiel est invisible pour les yeux ».