合気道の冬

合気道の冬

mardi 28 juin 2016

Les chemins de l’énergie au cœur de l’Aunkai

Dans la pratique martiale, chacun d’entre nous peut voir différents types de pratiquants, aussi bien des amateurs que des véterans, ceux qui viennent pour se détendre ou pour rechercher quelque chose : des chercheurs.
Pour ma part je me placerais dans les chercheurs car j’ai débuté ma pratique comme cela et mon objectif a toujours été le suivant « comprendre l’énergie » .
L’énergie, en fonction des civilisations et des cultures a énormément de noms, le  ki , t’chi , Ka .. ? j’en passe et bien d’autres.
Plus le temps a passé, plus ma vision de l’énergie à changé, celle de mes débuts n’est plus celle de maintenant. Pour bien la comprendre cette notion d’énergie, j’ai compris qu’il ne fallait pas la voir sous un seul angle.
Une amie prend toujours l’exemple du regard que l’on porte sur une même vallée mais depuis différentes collines. C’est vrai, c’est comme regarder les étoiles en omettant tout ce qui compose notre univers   



Nous sommes totalement part de l’univers, aussi vaste que lui, rien ne nous en différencie. Nos limites sont celles que notre esprit a déterminé. Nous sommes des êtres pensants.  Cela veut dire que chacun de nos actes doit nous mettre en réflexion sur le pourquoi de notre action.
Pourquoi n’avons-nous plus cette notion d’énergie ? Parce que nos civilisations ont pris un chemin de non simplicité par la vision matérielle des choses.   
Comprendre la profondeur de l’Aunkai c’est aussi cela.
Dans ma recherche de compréhension de l’énergie j’ai croisé le chemin d’ Akuzawa Minoru.  Avant de le rencontrer, mon premier jour de pratique d’Aunkai a profondément interpelé l’intérieur de mon être. C’était comme un écho mais difficile à saisir.  J’ai donc décidé de creuser encore pour comprendre. Plus j’avançais, plus la certitude de la direction devenait claire.
Ma rencontre avec Akuzawa Sensei m’a confirmé que le noyau de son travail c’était l’énergie.
Le langage de l’énergie est subtil mais pas inaccessible. Les Tanren sont le langage qu’Akuzawa Sensei nous donne pour comprendre.
Comme dans toute apprentissage, il y a une façon de le faire, une façon de l’aborder.
Celle de l’Aunkai, c’est le travail sur soi, car pour que l’énergie puisse s’exprimer, il va falloir ressentir les choses à l’intérieur de notre être. Ce ressenti doit nous amener à nous poser des questions afin de retrouver notre vraie profondeur et notre état originel.  
Je peux pratiquer le Tanren de manière physique sans me poser de question mais le résultat ne sera pas aussi phénoménal qu’il devrait l’être car je passerai à côté du langage du Tanren.

Akuzawa Sensei

 Le Tanren nous parle, à nous de nous écouter pour comprendre le message qu’il nous délivre.
Garder à l’esprit ces questions : Pourquoi Akuzawa Sensei n’utilise que quelques Tanren ? Pourquoi cela ? Pourquoi les a-t-il transformé avec le temps ?
Dès que la pratique des Tanren se vide de son sens, posez-vous ce type de question.  
Akuzawa Sensei parle de « Forger ».
J’ai étudié la chaudronnerie, je connais le principe de la Forge.  
La première image qui vient à l’esprit lorsque l’on parle de « Forger le corps » c’est celle d’un forgeron qui tape avec son marteau sur de l’acier. 



Mais ce n’est pas ça Forger. C’est chauffer la matière afin de pouvoir la rendre malléable pour la transformer en ce que nous désirons.
Les Tanren sont des Forges faites pour faire disparaitre la rigidité physique du corps et pour en faire émerger le potentiel énergétique.
Akuzawa Sensei a son langage. Pour le comprendre, il faut le lire, pas essayer de l’interpreter.  
 

阿吽会

Lorsque Akuzawa Sensei montre le logo de l’Aunkai, il fait remarquer combien les flammes sont importantes : les flammes, symbole de la Forge et en boudhisme de l’Eveil.
L’essentiel est invisible pour les yeux 

vendredi 17 juin 2016

Œil du Dragon




 
L’apprentissage passe t’il uniquement par le corporel ou va-t-il bien au-delà ?

La plupart du temps, l’apprentissage passe par le corporel, le positionnement du corps, reproduire le geste. Le problème de ce travail c’est qu’à chaque pas, nous allons rester concentrés sur notre posture.

Dans cette forme d’apprentissage notre attention se porte sur notre partie physique et rien d’autre.
Pourtant, ce que nous devons travailler va tellement au-delà de ça, car notre corps de ne doit pas réagir que sur un plan physique mais bien aussi sur un plan énergétique.

Dans mon expérience de pratiquant on m’a souvent demandé :

Comment fais-tu pour apprendre aussi rapidement les techniques ?

J’ai réfléchi et cherché à comprendre comment je procédais.
La réponse était invisible à l’œil nu : percevoir les choses dans l’énergie, les ressentir de l’intérieur puis les extérioriser dans le geste.

Quand vous écoutez de la musique, vous vous laissez aller à ce qu’elle provoque en vous émotionnellement, vous ne décortiquez pas chaque note, vous ne vous demandez pas quel matériel a été utilisé pour les instruments, vous écoutez tout simplement et laisser monter les sensations en vous.

Quand je regarde celui qui me montre la technique, je plonge en lui enfin de sentir ses mouvements de l’intérieur, pour pouvoir les ressentir à l’intérieur de moi-même.
C’est un peu comme si mon être se fondait dans l’autre afin de ressentir ce qu’il fait.                              
On peut dire que c’est comme enregistrer une vidéo afin de se la repasser plus tard.


魂 Tamashi âme / esprit

En Aunkai les exercices ont été développés dans ce sens-là, ressentir de l’intérieur, chaque exercice travaille aussi bien la connexion à l’autre que le ressenti de la force qu’il va exercer sur nous afin de la contrôler.

C’est un travail qui demande une écoute interne donc l’ouverture à ce qui vient.

Nous avons tous cette capacité naturelle de ressentir les choses énergétiquement.

Quand j’ai débuté dans les soins énergétiques, à chaque fin de séance je me retrouvais avec des douleurs. En essayant de savoir d’où cela provenait, j’ai compris, qu’intuitivement, je plongeais à l’intérieur de la personne pour comprendre ce qu’il s’y passait et j’en gardais l’empreinte énergétique, donc la trace de la douleur que j’avais soulagé. L’énergéticien sait plonger dans l’énergie de l’autre, il apprend aussi à s’en libérer.



Cette perception de l’autre permet d’apprendre les techniques mais pas seulement. Puisque vous pouvez sentir les mouvements de l’intérieur, il vous sera plus facile de les prévoir et même de les anticiper, étant connecté à lui, vous sentirez son geste avant même qu’il ne démarre.
 

Le Randori prend toute sa valeur dans l’approfondissement de cette perception.
Plus votre corps sera libre parce que pas bloqué par l’attente, plus il pourra et saura comment bouger.   
Tanren et  Kunren, c’est le travail du musicien qui  accorde son instrument et travaille sa gamme pour jouer la symphonie qui va être annoncée. 

Randori c’est le morceau improvisé des musiciens, cet accord spontané qui nait dans la tête de chacun et qui s’accorde intuitivement à celui des autres, celui qui nous permet de vérifier notre progression.



L’essentiel est invisible pour les yeux



jeudi 9 juin 2016

Le chemin se trouve dans une main ouverte

Akuzawa Minoru  阿久澤稔

Voilà maintenant pas mal d’années que j’étudie la pratique sur les tatamis et cela m’a permis aussi
de comprendre beaucoup de choses, sur moi-même entre autres, et surtout les blocages.




C’est une des choses des plus enrichissante quand on approfondit un art que l’on a compris ou une voie que l’on reconnait comme importante dans ce qu’elle apporte pour l’être.

Les coups de poings et les coups en général sont sur nos chemin de vie et nous les rencontrerons également sur le tatami.

Venant de l’Aïkido, j’ai toujours vu dans le regard de l’autre cette peur du coup de poing, de le recevoir comme de le donner.

Et je croise toujours des personnes que le fait de recevoir ou donner un coup affecte terriblement
dans leur être profond. Dans mon chemin de pratiquant longtemps eu peur de frapper car je
bloquais.

Ce qui est remarquable, c’est que déjà enfant, j’avais en permanence le poing fermé.

Je me rappelle une phrase de mon père qui me disait quand j’était jeune :

« On dirais que tu vas mettre un coup de poing »

Je ne me posais pas plus de questions que ça mais avec le temps je me renfermais de plus en plus.

Ces mains fermées n’étaient pas là pour donner les coups mais plutôt une protection dans l’attente des coups qui pouvaient tomber.

En démarrant l’Aunkai, j’ai commencé à sentir un problème avec mes bras comme si le courant ne passait pas dedans.

Au moment de frapper j’avais l’impression d’avoir à déplacer des blocs de béton d’une tonne à chaque extrémité, c’était de plus en plus difficile.

Une amie m’a dit un jour « … tu as les mains fermées quand tu fais ta technique ».

Et c’est là que j’ai eu un déclic et j’ai repensé à une phrase d’Akuzawa Sensei pendant la Formation Intensive qui était « travaillez la main ouverte »

C’est là que le sens de la main ouverte a été une révélation et a permis un déblocage au niveau
énergétique


Watanabe Manabu  渡辺 学 (範士)

 Pourquoi ?

Parce que la main ouverte reçoit, propose, attends est a l’écoute de ce qui vient et aussi un moyen physique de communion avec l’autre …
le Bujutsu comme le Wushu c’est d’arrêter la lance de l’ennemi.

C’est plus facile la main ouverte

Les coups expriment l’intention de celui qui les donne, c’est de l’énergie

Si le coup est donné pour détruire, l’énergie restera bloquée dans la zone de l’impact.

Hors sur le tatami, le coup est donné pour aider l’autre à travailler sa technique.

C’est pour cette raison qu’en kyusho jitsu (techniques sur les points vitaux) on apprend à chasser l’énergie négative et relancer la circulation énergétique afin de réanimer la personne.

L’importance d’une frappe lorsque nous travaillons à deux , c’est l’intention que l’on va mettre dans cette frappe.

S’il n’y a aucune intention , l’autre ne peux travail puisque le lien entre les deux sera inexistant.

Miyakawa Kazuhisa 宮川和久 (範士)

Mais si la frappe est faite avec l’intention d’aider l’autre, un lien se créera dans l’énergie entre les deux partenaires, ce que « l’attaqué » pourra saisir pour pouvoir travailler son geste.

L’Aunkai donne une idée de puissance et de force, mais dans son apprentissage il est tout le contraire.

C’est une ouverture sur l’autre

L’esprit du point fermé ne sera jamais une ouverture sur l’autre donc jamais une ouverture sur le ressenti.

Je recite Akuzawa Senseï « Travaillez avec le cœur, travaillez avec la main ouverte », travailler sur son ressenti pour pouvoir travailler sur celui de l’autre et donc progresser ensemble.

L’essentiel est invisible pour les yeux