合気道の冬

合気道の冬

jeudi 15 décembre 2011

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : Traduction et décodage

Voici la traduction et le décodage du mantra rattaché au mudra "RIN" 
Mantra  sanskrit : 
Om / vajramana       /  taya     swaha 
Ce qui veut dire "O  / foudre   /  à celui détenant (qui possède)  / la gloire (sacrifice) "
Mantra traduit en  japonais : 
On  / baï shi ra man  / ta ya    sowaka 

Etudions la traduction : 
Au début, nous avons" OM"  et "ON"
"Om", mot sacré dans la religion hindoue
Chez les chrétiens on pourrait le rapprocher de "O " dans "O gloire à toi Seigneur"
Le "O" du divin, le ciel, les cieux.
"On" en japonais ne veut rien dire, ça n'existe pas. 
Regardons  la fin de l'incantation "TAYA SWAHA" et "TA YA  SOWAKA". 
TAYA en sanskrit veut dire : à celui qui détient / qui possède.
 TA YA en japonais est un assemblage de deux sons qui ne veut rien dire en lui même. 
 
SWAHA et SOWAKA :
SWAHA  peut se traduire par "gloire", "hommage" ou "salutation", mais il est surtout utilisé lors d'offrandes, de sacrifices. Ainsi, ce mantra est également une promesse de sacrifice offert au dieu roi des cieux.
SOWAKA est une traduction phonétique mais en Japonais cet assemblage syllabique n'a aucune signification. 
Enfin observons le terme  sanskrit "VAJRAMANA" et l'équivalent dans l'incantation en japonais  "BAI SHI RA MAN".
Dans VAJRAMANA nous avons VAJRA. Qu'est que c'est ?
VAJRA  est l'arme du dieu Indra , il s'agissait à l'origine de la foudre.


Vajra

 
VAJRA donne en Japonais, (parce que Vajra est imprononçable) BAI SHI RA qui ne veut rien dire. Nous avons encore affaire à un assemblage syllabique et rien d'autre.
 
Décodons le sens du mantra : 
Une grande partie du processus du Kuji-In invoque le dieu Indou Indra. Indra est le seul dieu des cieux, tenant en ses mains des éclairs.
Au Japon, Indra, on ne connait pas, on prie Bishamonten, gardien du nord. Pour les boudhistes japonais, il est le dieu de la guerre et des guerriers.Il tient une lance dans une main, symbole de l'Esprit qui pénètre le monde physique.  
Les shintoistes eux prient Amaterasu, déesse du Soleil.  Elle projette la foudre dans le corps afin de lui donner sa force vitale.
 
Le mantra signifie :
En sanskrit :  "O  / foudre   /  à celui détenant (qui possède)  / la gloire (sacrifice) " 
c'est  à dire "J'offre un sacrifice au nom de dieu (Indra), qui porte Vajra dans ses mains". 
Traduit phonétiquement en Japonais, cela devient du son qui ne veut rien dire et on s'adresse à un dieu dont on ignore tout et qu'on ne reverre pas. 
Sur le principe du mantra, le japonais pourrait se passer de le prononcer, car ça ne veut rien dire et la vibration du mantra est différente. On peut donc penser, voire déduire ? que l'effet sera différent. 
 
Conclusion et déduction :
Un mudra pour qu'il soit efficace demande le signe, la pensée et la formule prononcée. Nous constatons qu'il y a ici un premier écueil, et de taille, un tiers du nécessaire disparait. Et pourtant, au final, le japonais parvient, comme l'hindou, au résultat désiré. Il y a de quoi se creuser un peu la tête pour comprendre, non?
Les mots changent, le sens n'existe plus, le geste demeure, est il compris ? Nous verrons à quoi fait reférence le geste dans un article qui lui sera consacré.
Reste la pensée et c'est là qu'est la clef de la réussite pour celui qui invoque, hindou, japonais, ou autre.. 
Tout un chemin à parcourir sur lequel je vous invite à me suivre, la ballade en vaut la peine.   

Restez en paix 


Senchi

Conte Soufi "L'homme qui marchait sur l'eau" ou de l'importance de comprendre au lieu d'imiter

"Un derviche à l’esprit conformiste, membre d’une communauté dévote à la règle austère, longeait la berge d’un fleuve, absorbé dans des réflexions moralisatrices et scolastiques : c’est la forme qu’avait pris l’enseignement soufi dans sa communauté. Pour tout dire, notre homme assimilait la recherche de la Vérité absolue à la religion émotionnelle.

Le fil de ses pensées fut soudainement rompu par un cri. Quelqu’un lançait l’invocation rituelle.
"Son invocation ne vaut rien", pensa-t-il ; "il prononce les syllabes de travers. Au lieu de psalmodier :Ya Hou!, il crie : Ou Ya Hou ! ".
Il était de son devoir, lui qui avait étudié avec zèle, de corriger ce malheureux qui n’avait sans doute pas eu la chance d’être correctement guidé et faisait probablement de son mieux pour s’harmoniser avec l’idée derrière les sons.
Le derviche loua une barque et rama en direction de l’île qui s’étendait au milieu du fleuve. Le cri semblait venir de là.


Sur l’île, il découvrit une hutte de roseaux. Dans la hutte, un homme revêtu de la robe rapiécée se balançait au rythme de la répétition de la formule initiatique.
« Mon ami, lui dit il, tu prononces la formule de travers. Il m’appartient de t’indiquer comment tu dois la prononcer. Il acquiert du mérite celui qui donne conseil, il acquiert un égal mérite celui qui prend conseil. Voici comment il faut dire. »
Il psalmodia la formule de la façon correcte. « Merci », dit le second derviche avec humilité.

Le premier derviche remonta dans sa barque content d’avoir fait une bonne action. Après tout, ne dit on pas que celui qui prononce la formule sacrée comme elle doit l’être acquiert le pouvoir de marcher sur l’eau? Il n’avait jamais vu personne accomplir pareil prodige et, pour une raison ou pour une autre, il espérait en être un jour capable.
De la hutte de roseaux ne lui parvenait plus aucun son, mais il était sur que la leçon avait porté.

Soudain, il entendit un OU YA hésitant. « Le derviche de l’île s’obstine à dire la formule à sa manière! » pensa-t-il. Il réfléchissait sur l’humaine propension à s’entêter dans l’erreur, quand il leva la tête. Il n’en put croire ses yeux : le derviche de l’île venait vers lui, marchant à la surface de l’eau…

Frappé de stupeur, il s’arrêta de ramer. L’autre s’approcha.
« Frère, dit-il, pardonne-moi de te déranger : je suis venu te demander de me redire comment il faut prononcer la formule, j’ai du mal à m’en souvenir.."
Idries Shah, Contes Derviches.

Restez en paix 
Senchi

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : Comment ca fonctionne

Etude d un des mudra du kuji-in. 
Dans le kuji-in, il y a donc 9 mudras qui se nomment dans l ordre suivant  :
1 - RIN
2 - PYO
3 - TO
4 - SHA
5 - KAI
6 - JIN
7 - RETSU
8 - ZAI
9 - ZEN 
Prenons  le premier  "RIN" 
Voici comment le mudra RIN ce forme avec les mains  



Et voilà ce qui est derrière ce geste : 
Pour que "RIN" soit manifesté, il faut combiner 
- Geste (mudra),
- Son (mantra),
- Pensée (mental).  
Le mantra qui se rattache à RIN est 
Om vajramanataya swaha  
Les mantra étant d'origine hindoue, la langue utilisée est le sanskrit .
Mais comme le syllabaire japonais ne permet pas de prononcer les sons de certaines langues étrangères, le mantra, a  été adapté en japonais pour se rapprocher le plus possible du son de celui d origine, ce qui donne: 
On baï shi ra man ta ya sowaka. 
Nous avons ici un point intéressant :
Pour l'application d'une technique nous devons prononcer la formule rattachée à celle ci.
Pourtant, le japonais, ici, a  du se contenter de la phonétique pour coller au mieux à la formule d'origine. 
Hors nous sommes au départ dans une formule incantatoire avec toute la magie et la puissance que cela représente et nous nous retrouvons en bout de parcours avec une copie approximative .
Comment peut-on penser que l'incantation va donner sa puissance? 
Le mantra est sensé "charger" la personne du pouvoir spirituel qui se rattache à sa récitation.
Mais si les mots ne sont pas corrects ?  
Pour encore mieux illustrer mon propos, je vous propose de lire un conte soufi  "l homme qui marchait sur l eau"  que vous trouverez sur ce blog. Il en dit plus que bien des arguments.
Dans l'article suivant, nous décoderons les mots du mantra.

Restez en paix 

Senchi

mardi 13 décembre 2011

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : l'origine

Les mudras et mantras
Certains d entre vous on sûrement déjà vu, dans certains films ou animations d'art martiaux, des personnes qui font des gestes ou signes avec les mains pour faire appel à des pouvoirs qui les rendront  plus forts, voir invincibles.

Ces signes sont des mudras et la formule 'magique" qu'ils prononcent  se nomme mantra.

Voila une choses bien mystérieuse et qui demande un peu d'éclairage pour la comprendre en profondeur.

L origine des mudras et mantras se trouve dans l'hindouisme, il faut  donc remonter à  la religion védique.

C'est par la religion bouddhiste enseignée par les écoles Shingon et Tendai que les mudras et mantras ont fait leurs apparitions au Japon. Cet  enseignement sera par la suite transmis aux premiers maîtres de disciplines martiales qui poursuivaient en même temps une recherche spirituelle.

Dans  les plus anciennes écoles japonaises d'arts martiaux, les Koryu ( Ninpo , Tenshin Katori Shinto ryu , Daito ryu ….. )  on les retrouve sous l'appellation de Kuji-In .


Voila ce que l'on peut entendre dire la plupart du temps des Kuji-In par les initiés :
"Le Kuji-In est une méthode rituelle qui favorise le développement du corps, de la pensée et de l’esprit.
Il améliore le système nerveux, le système endocrinien, les canaux d’énergie du corps, les habiletés mentales, la compréhension, la rapidité du corps et du mental et ouvre des portes sur une grande profondeur spirituelle. "

Le Kuji-In utilise une combinaison de plusieurs éléments pour concentrer toute l’attention du pratiquant : 

- gestes des mains, les mudras, qui sont au nombres de neuf
- paroles, les mantras qui varient en fonction du mudra
- visualisations mentales, qui varient aussi en fonction du mudra
- contemplation philosophique et points d’énergie du corps. 

Je vais, pour vous rendre tout cela plus clair, décortiquer un mudra du Kuji-In dans l'article suivant.
Dans un second temps, je vous ferai découvrir un  moyen bien plus simple et plus facile à utiliser  pour arriver au même résultat.

Restez en paix 

Senchi

dimanche 11 décembre 2011

Les piliers des Art martiaux

Art martiaux  /bushido/ 
 
L' homme a tendance à ne croire que ce qu'il voie , pourtant la réalité est tout autre.
Le nombre de choses dans la vie que l'on ne voit pas mais qui existent pourtant bel et bien. 
Notre esprit en est un parfait exemple. si je regarde un homme, puis- je voir son esprit ? Non !
Je verrais un corps physique et juste un corps physique. 
Eh bien, notre monde est ainsi fait avec une partie visible et l'autre invisible.
L'iceberg en est la meilleure représentation : une petite partie visible pour une immensité cachée sous les flots.  
Il en va de même pour les Art martiaux, une partie physique accessible d'emblée à la majorité, mais tout un monde invisible pour celui qui sais voir. 
Les arts martiaux pourraient être représentés par deux piliers : 

1er pilier :  le corps, la partie physique de la discipline
2eme pilier : l'esprit, l'invisible de la discipline, le coté spirituel. 

Pour grand nombre de pratiquants en aïkido ou autre pratique martiale, des petites phrases reviennent souvent : 
Coordination du corps et de l'esprit, ne pas penser, et bien d'autres…
Petites phrases mystérieuses que chacun essaie de décoder à sa façon pour exécuter les techniques, mais à combien de personnes cela parle-t-il vraiment ? Surtout les débutants… 
Il faut pourtant à un moment que le novice prenne conscience de ce qui lui est caché, ou non-dit, car sans cela il ne peut comprendre, et se comprendre, dans la discipline qu'il pratique.  

Quelqu'un a dit un jour : 

« Reconnais ce qui est devant ton visage
Et ce qui t'est caché te sera dévoilé.
Il n y a rien de caché qui ne sera manifesté. »
(Evangile de Thomas, Logion 5) 

Dans certaine pratiques martiales japonaises qui portent la particule «DO », il ne faut pas oublier que la pratique de l'art concerné est une recherche spirituelle avant tout.
« DO » représente la voie, le chemin que l'on décide de prendre pour aller vers un éveil personnel.
Mais comment arriver au bout de mon chemin s il me manque l'esprit qui doit me guider ?
 
Nous allons donc tranquillement décoder, révéler, comprendre les aspects spirituels, cachés de ces arts du « Do » car, quels que soient l'art, la religion, la philosophie, le maître, … les codes et les mots disent la même chose, nous sommes « Un » et ce « Un », une fois perçu, est bien plus simple à atteindre qu'il ne nous paraît. 
Restez en paix, 

Senchi  

mercredi 7 décembre 2011

L’enseignement des arts de défense et d’harmonisation et la prise en compte de l’individualité de l’être

Tout ce qui a été étudié de droite et de gauche prend au départ une importance capitale, la reproduction du geste, la mise en application du savoir, la certitude d’être dans le vrai et d’avoir creusé l’unique bonne voie  fait oublier le plus important : l’Etre.
 
Chacun dit « ma chapelle est la meilleure » et aucun ne parvient à entendre l’autre, parce que chacun pense détenir « La » vérité.


On enseigne un art et des techniques et on en oublie l’homme à qui ils sont destinés.


Et pourtant, plus on creuse plus tout se rejoint pour devenir de moins en moins important et alors, alors seulement, la part de l’homme prend le dessus.


Observons la goutte d’eau qui tombe sur un brin d’herbe, elle fait plier l’herbe, mais si l’herbe l’absorbe, au bout d’un moment, nous constatons que l’herbe s’est redressée.


L’important c’est la synthèse de tout et pas chaque partie individuellement.

L’individu s’adapte à ce qu’on lui enseigne, et non l’enseignement, qui pense apporter le nécessaire à l’individu, mais cela ne peut être valable que pour une masse, pas pour un individu donné avec ses particularités. 


Le problème de la société et de la violence se retrouve dans cette massification, dans cette absorption de l’individu dans un groupe au sein duquel ses caractéristiques personnelles ne peuvent être prises en compte, où donc elles sont gommées.


Avec la meilleure intention du monde, les maitres ont créé des arts, ou les instructeurs des techniques de défense, qui contraignent l’individu au moule, et ne lui permettent pas de se défendre harmonieusement et paisiblement. Il doit apprendre à copier et recopier, il ne s’apprend pas lui-même.


Une société harmonieuse ne peut exister si elle contraint l’individu à renier sa personnalité et si elle l’oblige donc à agir uniquement en fonction de codes standardisés.


 L’épanouissement de l’être, son droit à se reconnaitre dans son corps quel qu’il soit, à le vivre sereinement, l’amène à pouvoir faire face aux situations d’agression et à mettre en place des techniques personnelles de défense, certes tirées d’un enseignement global, mais adaptables et donc adaptées à sa personnalité et à ses capacités physiques et mentales .


Prendre conscience de soi, prendre confiance en soi, savoir que l’on peut affronter ce qui est danger en face réduit déjà considérablement ce danger et permet d’éviter les conflits stériles et porteurs de risques pour l’intégrité physique ou les situations verbales agressives, porteuses de stress et d’anxiété.


Apprendre c’est comprendre, et pour se faire, je vous propose de découvrir, ou redécouvrir, sous un autre angle, certaines techniques de ces arts dits de défense ou d’harmonisation,  afin d’en intégrer les principes sous tendus qui ne sont que très rarement, et seulement à un certain niveau, expliqués dans leur essence même.


Vous pourrez ainsi débuter l’apprentissage de ce qui nous permettra d’approfondir cet enseignement d’harmonie et de défense si essentiel pour vivre en paix dans un monde tourmenté.

Senchi