合気道の冬

合気道の冬
Affichage des articles dont le libellé est self defense. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est self defense. Afficher tous les articles

jeudi 17 mai 2012

Self défense avec ou sans violence? Pourquoi?

Sur les moteurs de recherche on peut trouver deux approches diamétralement opposées pour mettre fin à l'agression.
Voici deux recherches parlantes  :
"Comment se libérer d'une agression?"
"Défense : casser le poignet pour désarmer".

L'un est dans la recherche d'une solution, l'autre rentre dans la violence pour y mettre fin.

Quel enseignement peut on en tirer?

D'après vous lequel des deux a le plus de risques d'avoir des problèmes? Sans parler des problèmes pénaux liés aux conséquences de l'action, la chose essentielle est la vie des personnes en jeu.

Ce qu'il est important de savoir lorsqu'on tente de désarmer quelqu'un, c'est que dès qu'on prend cette initiative, une vie est en danger. Alors que l'on n'est pas du tout sur que l'arme soit là pour être utilisée et pas seulement pour intimider. (Voir l'article " Self défense : que faire face à une agression avec une arme blanche?" du 22/02:2012).

Au niveau du poignet passe une artère et on ne connaît pas la résistance osseuse de la personne qui nous agresse. Si la fracture se fait légèrement en amont du poignet, l'os, s'il vient en cassant toucher l'artère, peut provoquer une hémorragie interne fatale. Le but est il de tuer ou de se défendre? Pour un oeil extérieur, qui est l'agresseur le plus violent?

En self défense traditionnelle, on apprend à réagir à la violence par la violence. Alors que pour désarmer une personne, il suffit de placer le poignet dans une certaine position ou d'appuyer sur un point pour que la personne lâche son arme, quel est l'intérêt de casser un poignet si ce n'est d'exprimer une rage qui répond à l'impuissance ressentie face à l'agression?

A trop vouloir protéger son intégrité physique, on peut en  venir à détruire son intégrité morale.
Apprendre à se défendre ne doit pas être apprendre à se transformer en agresseur. Si la violence ne se justifie pas dans un sens, elle ne se justifie pas dans l'autre.

Le but de répondre à l'agression ne doit pas seulement être de protéger sa vie mais d'interpeller l'autre dans son action, pour que la prise de conscience le fasse réfléchir à l'utilité et l'efficacité de l'agression.
Utiliser la violence contre la violence ne fera qu'ouvrir la porte à l'escalade.

Pour être totalement efficace et pas uniquement dans l'idée de défendre son intégrité physique ou ses biens matériels, la self défense doit être abordée  dans un esprit  pacificateur et non violent .

Pourquoi? Parce que en dissuadant et en faisant prendre conscience à l'agresseur de l'inéficacité de ses attaques, vous en rencontrerez beaucoup moins sur votre route.

Restez en paix


mardi 1 mai 2012

Energie, centre de gravité et hara dans les arts martiaux

Voici la réponse à une très intéressante question  posée sur le blog et que je reprends ci dessous :

"Pourquoi, faut t-il baisser son centre de gravité dans les postures de combat ?
entre deux personne de taille différente comment agit le centre de gavité de l'une par rapport à l'autre. que l'on soit grand ou petit, on tombe pareille vers le sol, la masse du plus grand fera "seulement" un plus grand impact...le plus petit ayant un centre de gravité "naturellement" plus proche de la terre sera t'il plus en équilibre qu'une personne qui mesure 2M de hauteur ? et le déplacement "naturel" de ces deux personne dans l'espace sur Comment déplacer son centre de gravité pour parer une projection en art martial
Pour comprendre, il faut comme bien des fois, sortir de nos savoirs et conceptions physiques et des enseignements qui ne tiennent compte que des 3 dimensions dans lesquelles nous évoluons au quotidien.
"

Les arts martiaux asiatiques font appel à la notion d'énergie.
Il faut accepter le fait que nous avons et nous évoluons dans 4 dimensions, la dernière étant l'énergie.
Ce que nous nommons le "centre de gravité",le "hara" ne correspond pas à un emplacement physique en fait.

Essayons de comprendre :
Nous nous tenons debout,droits, en "équilibre" entre ciel et terre. Nos forces se répartissent dans notre corps pour que celà se fasse sans contrainte excessive et sans efforts sensibles, c'est instinctif.
Ce qui se met en place, en dehors des muscles, os, etc.. c'est l'énergie.
Comme le caméléon se confond dans son environnement, nous nous fondons dans l'énergie environnante et nous nous y "plaçons" harmonieusement, encre ciel et terre, verticalement.

Comme nous obéissons tous aux mêmes lois, sur un tatami, l'adversaire, toujours d'instinct, va jouer sur le point d'équilibre de cette répartition, qui se situe, quand on regarde notre aspect physique, à peu près au centre de notre verticalité, le ventre, là où on pose le "hara".

Mais en énergie, tout se déplace, rien n'est fixe ou statique. Vous pouvez imaginer le corps comme un tube à essai, dedans ce sont des particules qui se déplacent  et vont se regrouper selon les inclinations que nous donnons au tube.

Tout le monde suit? Sinon il y a les commentaires pour les questions, pas de problème.

Si, sur le tatami, nous nous ancrons au sol, nous faisons pénétrer notre masse énergétique dans le sol. Nous restons dans un axe vertical mais notre "force" se concentre dans la partie basse de notre corps, comme si nous voulions pénétrer dans le sol.

La sensation que nous pouvons en avoir est que nous nous alourdissons. Vous connaissez le principe du poids mort?
Il est bien plus facile de porter quelqu'un qui est conscient et participe que quelqu'un qui fait le mort.

Le pseudo rapport d'équilibre haut bas n'existe plus.
Le concept des agissements des forces physiques ne va plus pouvoir s'appliquer, étant donné que l'on fait intervenir une autre notion, on fait agir une quatrième dimension.
L'adversaire, qui appuie sa technique sur la base d'une répartition standard des énergies, perd son point d'appui et ne peut soulever son opposant, quelque soit la corpulence de celui ci.

Un des secrets des maîtres réside là : changer la répartition de son énergie dans l'axe vertical de son corps. Et ce qui s'applique à la verticalité s'applique ailleurs.
Il vous faut donc sortir du principes des forces telles qu'enseignées en physique classique et vécues au quotidien depuis que l'on a appris à marcher.

C'est pour cette raison que dans les arts martiaux traditionnels japonais, le coté religieux est très présent. Parce que la religion amène une autre conception de ce que nous sommes et de ce qui nous entoure.
La recherche de Ueshiba dans la religion c'était comprendre ce qu'était l'homme au delà de sa composante physique.

Sans accepter de sortir des principes purement physiques, il ne peut y avoir une réelle progression dans la maîtrise de ces arts martiaux.

Un maître de sable écrivait il y a fort longtemps que si on ne développait pas son esprit dans le sens spirituel du terme, on resterait enfermé et limité à la technique et que l'on se ferait surpasser à un moment ou à un autre.

Restez en Paix

mardi 6 mars 2012

Self defense : se libérer d'une agression par saisie arrière

Lorsqu'une personne vous attaque en vous ceinturant par l'arrière  au niveau des épaules, pour vous maintenir ou vous mettre à terre, si elle supérieure en gabarit ou en force, elle empêche tout mouvement vous permettant de vous défendre ou de vous échapper.

La première réaction est plutôt de se débattre en tous sens pour se libérer.C'est le genre de situation qui panique par excellence, l'impuissance générée est porteuse de stress et d'incapacité à évaluer les possibilités de dégagement.

Et pourtant se dégager est bien plus aisé qu'on ne le penserait.Ca n'implique aucunement votre force physique ni des compétences de souplesse exceptionnelle.

Lorsqu'une personne vous attrape et vous serre, son esprit calcule automatiquement le périmètre de la saisie, c'est mécanique et inconscient.
A partir de ce moment, cette donnée est définie dans son esprit et c'est la l'important. La logique voudrait que si l'on modifie ce périmètre, on peut s'en dégager. Mais comment le modifier?

En le faisant diminuer, tout simplement. Certains vont se dire "mais si on le diminue, quelque soit la manière dont on peut y parvenir, l'agresseur va resserrer sa prise".
Et c'est là qu'ils font une erreur de jugement qui leur ferme la porte de la liberté de mouvements. Il y a un temps entre le moment où l'on réduit son périmètre et la prise en compte de ce changement par l'agresseur, un temps court mais essentiel pour agir.

Donc, comment peut on se dégager de ce type de prise? Il faut donner à celui qui nous serre ce qu'il veut : que l'agressé ne cherche pas à s'échapper en se débattant en tous sens.Mais l'inattendu fera toujours effet.

Règle numéro un : ne pas se débattre.

Action : On choisit un des bras de l'agresseur et on s'appuie légèrement sur celui ci en poussant un peu de l'épaule, pour lui donner simplement l'impression d'appui comme si on poussait de ce coté là.
Le fait d'appuyer sur ce bras va envoyer le signal suivant à son cerveau : il faut repousser (c'est un réflexe). C'est à ce moment là que nait l'opportunité de se libérer, ce temps très court qu'il faut mettre à profit.


Au moment où l'on appuie d'un coté, on rentre l'autre épaule, on tourne la tête du coté de l'appui et on se laisse glisser.  On peut en profiter (avec un peu d'entrainement) pour pousser légèrement l'autre en arrière pour le déséquilibrer.
On descend ainsi au sol et on s'échappe comme le poisson filant dans les mains du pêcheur.

Pourquoi tourner la tête ? Tout simplement parce que si on descend tête de face, on se heurte aux bras serrés de l'agresseur, la tête tournée sur le coté glisse entre ses bras sans accroc.

Cette esquive est très surprenante et peut vous éviter le coup de celui qui accompagnant l'agresseur est éventuellement prêt à vous frapper de face. Il arrivera à celui qui voulait vous ceinturer.

Testez et entraînez vous à la réception de la descente, parce que au départ, beaucoup tombent assis, ce qui n'est pas le meilleur moyen de filer vite en profitant de l'effet de surprise.

Quel que soit votre age, votre sexe, votre corpulence, cette esquive peut porter l'estampille "succès garanti".

Restez en paix

dimanche 4 mars 2012

Apprendre à se défendre est il si difficile?

Une question importante souvent posée par les personnes qui souhaitent démarrer la pratique d'un sport ou d'un art martial qui permettront de se défendre est "Est ce que je ne suis pas trop vieux"?

La plupart du temps, il est conseillé en art martial chinois de commencer le plus jeune possible, simplement pour une question de souplesse.
Donc déjà apprendre à se défendre est censé être plus difficile quand on a un certain age et pas travaillé la souplesse de son corps.

La deuxième chose qui a son importance est qu'un tatami, un dojo, une salle de sport, ce n'est pas la rue et que la théorie ce n'est pas la pratique. On peut apprendre les mouvements de la natation mais pas pour autant savoir nager, et être un très bon nageur demande des années de pratique et un entrainement régulier.
Se défendre par un art martial ou de combat demande les mêmes choses, connaissances soit? mais pratique endurcie également.

L'apprentissage de la self défense à l'heure actuelle peut se faire par différentes voies. Tapez sur un moteur de recherche "apprendre la self défense" et regarder les videos disponibles. C'est édifiant et ça se passe de commentaires. Mais cela ne risque pas de vous donner une piste rapide et efficace.


En continuant les recherches, vous allez arriver au krav magra et au systema, les techniques de combat réputées les plus efficaces. Le seul inconvénient est qu'il vaut mieux avoir une bonne forme physique pour les pratiquer et ne pas avoir un esprit très pacifiste, parce que la violence est loin d'en être exclue.

Le résumé de ce qui est donné comme indispensable pour bien se défendre en cas d'attaque dans la rue c'est "fluidité, attaque, énergie et puissance". Tout un programme irréalisable en quelques jours de stage pour le commun des mortels.

Un pratiquant de karaté, judo, aikido, ju jitsu, ... peut être capable de se défendre efficacement contre un ou des attaquants. Mais il lui faudra des années de pratique pour atteindre le niveau nécessaire. Ceux dont on parle dans les faits divers ont toujours un grade qui est loin de celui de base.

On doit donc se faire une raison et attendre de se faire casser la figure, piquer son sac et se faire envoyer à l'hôpital sans espérer sans sortir autrement? On ne devrait pas car se défendre est une capacité naturelle. La nature se défend elle même et  créée ses systèmes de défense fonction de ses capacités et de son environnement.
Tout être humain est, fonction de ses capacités et de son environnement, capable de faire de même.


Le défaut majeur des arts martiaux traditionnels, et c'est ce que lui reproche les techniques dites "plus efficaces", est de mélanger le rituel à la philosophie de la discipline. Le rituel devient le moyen de comprendre la discipline et de voir plus loin que la répétition des gestes exécutés le plus précisément possible. Cela demande du temps, beaucoup de temps et une recherche spirituelle qui en demande aussi beaucoup.


Hors, ce dont ont besoin ceux qui cherchent un moyen de se défendre d'une agression,  c'est d'en être capables non seulement le plus efficacement mais aussi le plus vite possible.


 Le problème des techniques de combat du type krav magra c'est qu'elles demandent à celui qui apprend de se transformer en une sorte de bête fauve, l'entraînement dans pas mal de cours implique  d'être capable de recevoir des gifles assenées avec force pour commencer. 


Est ce que vouloir se défendre implique forcément d'être violent avec pour but de démolir celui qu'on veut mettre hors d'état de nuire? Tout le monde n'est pas prêt à franchir ce pas, heureusement. Et blesser celui qui vous attaque, même en cas de légitime défense, vous met d'emblée face à la loi.

Se défendre d'une agression c'est simple. Cela s'appuie uniquement sur la compréhension de l'action de l'énergie  et de la confiance en soi. Pas besoin d'être une armoire à glace, sportif de haut niveau, jeune et souple, la plupart des grands maîtres qui enseignent des disciplines qui s'appuient sur l'énergie ont un age avancé et une corpulence qui semble si fragile.

L'apprentissage de la self défense, résister à une agression, doit pouvoir se faire pour un adulte quelque soit son age comme pour un enfant. Que de drames pourraient être évités si on apprenait très jeune quelques règles simples, faciles à comprendre et  très efficaces.


En une semaine, du lundi au vendredi, avec des horaires dit "de bureau" une personne qui ne sait rien en ce domaine, qui ne pratique aucun sport, apprendra à se défendre surement et sans violence, quelques week-end suffisent.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Si chacun savait se défendre sans violence, personne n'attaquerait personne.

Restez en paix

mercredi 29 février 2012

Le Kyusho jutsu ou Dim Mak, l'art des points vitaux

Le Dim mak est l'art de toucher les points vitaux, points que l'on retrouve en acupuncture, situés sur les méridiens.
Pour bien comprendre cet art, il est nécessaire de connaître les principes de la médecine chinoise et sa compréhension de l'énergie.
Pour agir sur ses points, on peut porter le coup de quatre manières différentes : frapper, presser, piquer, frotter.
L'orientation du coup joue également qui est donné en degrés : coup à 45° ou 90° par exemple. L'orientation a surtout pour effet de donner l'impact maximum sur le point frappé, elle est fonction de l'organe visé.
On peut frapper un poing directement ou jouer sur une combinaison de points.

Prenons quelques exemples.
L'attaque sur un point  :
Sur Ren mai,  méridien du vaisseau de conception (VC), méridien central avant du corps humain, on trouve 24 points. On frappe le dernier,VC24, Chengjiang, qui est situé au creux du menton,  ce qui provoque une syncope demandant une réanimation sous peine de mort.

L'attaque sur deux points :
Sur Tai Yin, le méridien du poumon (P), méridien qui part du pouce et s'arrête sous la clavicule, de chaque coté du corps. On saisit (pression)d'abord le point 8 (P8), Jingqu, au niveau du pouls du poignet puis on frappe le point 5 (P5), Chize, dans la pliure du coude, ce qui provoque une perturbation au niveau de l'énergie du corps de la personne entraînant une perte de force qui la fait chuter.

L'attaque sur trois points :
Sur Tay yin, on frappe d'abord P8, puis P5 et on finit par P1, Zongfu, qui se situe sous la clavicule 0 la jonction de l'épaule, ce qui provoque un évanouissement, les conséquences sont moins graves qu'une attaque directe sur VC24. Attention, toute frappe qui perturbe l'énergie demeure dangereuse.

Reprenons l'attaque sur trois points vue plus haut. Si en troisième position on frappe Yangming, lé méridien de l'estomac (E) au point E5, Daying, situé sur la mâchoire à deux doigts de la base, on provoque également un évanouissement mais l'action énergétique est différente .
Pour les chinois c'est une attaque de type yin yang, parce que le méridien du poumon est considéré comme yin et celui de l'estomac comme yang.


Et enfin si en troisième position on frappe Shaoyang, le méridien de la vésicule biliaire (VB) au point 20, Fengchi, situé sur la nuque de l'adversaire, dans le creux juste au dessus de la protubérance occipitale,on provoque une syncope.
Ce type d'attaque est appelée attaque du cycle de destruction. Le méridien du poumon est considéré comme élément métal. Le méridien de la vésicule biliaire est lui élément bois.
Dans la conception chinoise, le métal détruit le bois (voir article "Arts martiaux internes: explication des bases chinoises").
C'est un autre type de perturbation énergétique qui joue cette fois ci sur  les éléments comme la précédente jouait sur yin et yang.


Une frappe dans un autre ordre ne donnerait pas le même résultat.
Pourquoi travailler plusieurs points et dans un ordre précis?
Les deux premiers points sollicités sont des point de préparation de l'attaque, ils donnent sa puissance au dernier coup.
Dans l'attaque sur plusieurs points,on part toujours des zones périphériques vers les zones centrales, (des membres vers le tronc,...).
 Le choix d'un enchainement plutôt qu'un autre peut être dicté par le positionnement dans l'espace des adversaires en présence ou l'heure de la frappe (cf même article).

Le Dim mak est l'art de détruire. Face à lui et utilisant les mêmes points, il y a l'art de restaurer. Nous l'aborderons pour mieux le comprendre dans un autre article.

Restez en paix

vendredi 24 février 2012

L'Energie, le coeur de l'Aikido

Lorsque l'on suit un enseignement d'Aikido on entend de très intéressantes choses.Si on approfondit la lecture des écrits d'Ueshiba, on découvre une vision beaucoup plus spirituelle. D'une analyse corporelle et philosophique, on revient à une véritable quête qui pouvait bouleverser du jour au lendemain l'enseignement de la veille suite aux révélations de la nuit.

Pour Ueshiba, l'Aikido, au départ c'était l'outil qui allait lui permettre d'amener la Paix sur le monde. A la fin de sa vie, même si le but demeurait le même, cela amenait plus à une transformation de l'être lui même qu'à celle du monde extérieur.

A l'origine, l'influence est celle de la secte shintoïste"Omoto Kyo", mouvement religieux fondé par Nao Deguchi sur le culte du dieu Konjin. Ueshiba a d'abord créé l'Aikibudo, ensemble de techniques martiales qui contrairement à ce qui était enseigné auparavant était non pas destructeur mais pacifiste. Son passage dans la secte Omoto Kyo lui fait transformer l'Aikibudo en Aikido, qui aura une connotation spirituelle beaucoup plus ancrée.

C'est dans sa manière d'enseigner les choses que cela se remarque. L'inspiration religieuse est sensible. Pour expliquer "la juste position de l'esprit pour  le corps", Ueshiba utilisait les dieux Izanagi et Izanami, suspendus sur le pont flottant qui mène du pays des dieux au pays des hommes. C'est Izanagi qui tient la lance qui a créé le monde. Et pour Ueshiba, celui qui tient la lance est le pratiquant d'Aikido, il doit se tenir sur ce pont flottant. C'est dans cet état d'esprit que doit se retrouver le pratiquant pour que la position de son corps soit bonne.

L'énergie et la spiritualité sont pour Ueshiba intimement mélées, pour accédér à la seconde il faut intégrer la première, et la notion spirituelle est indispensable à la compréhension de l'énergie, c'est indissociable.
Ces élèves n'étaient pas tous dans la même recherche, c'est pour cela que leur interprétation a été davantage scientifique ou philosophique. Certains d'ailleurs reconnaissaient qu'ils ne parvenaient pas à suivre le maître. Les techniques, ce sont les habits, l'énergie, c'est l'essence même de l'Aikido.

L'enseignement a rendu la réalisation de la technique importante même si on parle de fluidité, d'améliorer le mouvement, de la distance (le mai ai). Ueshiba sur la fin pouvait ne plus se souvenir de la technique enseignée la veille, mais sur le tatami, son efficacité était inchangée. Il l'a alors vu juste comme un cadre. On essaie d'expliquer l'énergie par le Ki, la circulation des fluides, le tanden, etc..

Essayons de faire plus simple et prenons une technique comme base d'explication grâce à la technique du Kokyu ho.
Cette technique peut être exécutée avec des variantes. Nous prendrons pour exemple celle qui est représentée par les images ci dessous (pour la position des mains).



Le but de cette technique est d''amener à terre celui qui maintient les mains de son adversaire.
L'enseignement vous dira "vous levez les bras, vous avancez sur l'adversaire en pivotant et vous l'amenez au sol". On peut aussi vous dire "vous récupérez l'appui du sol pour l'amener dans le bassin, la transmettre aux bras,...".

Durant l'entrainement, l'adversaire vous "aide" à réussir votre technique. Mais si on le considérait comme un véritable adversaire? Si on lui demandait de résister?
Comment peut on offrir une résistance tout à fait pacifique à un Koyu Ho? En utilisant l'énergie, le coeur même de l'Aikido. Mais en l'exprimant dans toute sa profondeur comme le ressentait Ueshiba.

Dans la technique, l'énergie est centrée au niveau du tanden (le hara) et transmise dans les bras.
Dans l'opposition par l'énergie, on doit considérer que l'on est entièrement fondu dans l'énergie, comme si toute l'énergie du ciel descendait sur nous et nous faisait nous ancrer au plus profond de la terre.On devient inamovible et celui qui essaie de nous soulever pour nous renverser n'a aucune chance d'y parvenir.

S'il essaie d'absorber notre énergie, comme cela peut être expliqué dans certaines techniques d'Aikido, notre énergie étant celle du ciel ancré dans la terre, c'est nous qui absorberons la sienne. On ne peut épuiser l'inépuisable.
C'est le principe qu'utilisait Ueshiba sur la fameuse technique où il était assis par terre et que plusieurs personnes essayaient de le pousser au niveau de la tête pour le renverser.

Je vous propose d'essayer de résister pacifiquement et harmonieusement à Kokyu Ho de cette manière pour comprendre l'énergie.

Restez en paix

mercredi 22 février 2012

Comment déplacer son centre de gravité pour parer une projection en art martial



Mifune Kyuzo  10e Dan de Judo participa à la mise en forme du judo avec  Kano Jigoro.
Ses surnoms parlent d'eux même : "l'homme qui n'a jamais été projeté" et le "Dieu du Judo".
Grâce à la vidéo nous allons pouvoir comprendre comment Mifune avait réussi à acquérir une telle réputation.

Le secret de cette invincibilité c'est dans le déplacement du centre de gravité ou Hara.

Hara, en japonais, signifie *ventre*. On l'a découvert en Europe au début du XX siècle en particulier grâce à Jigoro Kano même si les autres arts martiaux japonais l'ont "importé" à la même époque.

Le terme "développer son Hara" est beaucoup  employé mais la plupart du temps laissé a l interprétation des élèves.
Trop souvent les explications ont une connotation philosophique ou métaphysique qui ne sont pas vraiment parlantes.
Les choses sont bien plus simples, elles tiennent en  "connais toi toi même".

Dans les projections, la base du judo, le centre de gravité est un élément essentiel à connaître.
Pour ceux qui ne pratiquent pas d'art martial, il faut savoir que pour projeter son adversaire, il faut que votre bassin soit placé en dessous ou au même niveau de celui que vous voulez projeter.

Le hara est situé au niveau du bassin.Pour éviter d'être projeté, il faut être capable de déplacer son centre de gravité, son hara, ne pas le laisser fixe au bassin.

C'est là qu'intervient la connaissance de l'énergie.
Les "lois" de l''énergie considèrent que le centre de gravité ne peut être fixe puisque rien 'est fixe, tout est en mouvement, l'énergie n'est jamais statique.
Elles considèrent aussi que nous pouvons agir sur chaque parcelle de notre corps qui sont composés d'énergie. Ceci est valable pour notre hara.

Il suffit (avec de l'entrainement à pratiquer l'énergie bien sur) que l'on décide que notre hara est situé dans une autre partie de notre corps pour que le centre de gravité s'y déplace instantanément. 

 
Dans un autre article, je vous ai expliqué comment mettre l'énergie dans le sabre ou le baton, de même ici, vous pouvez déplacer l'énergie de votre hara.
Prenez la méthode utilisée pour le sabre et travaillez la pour le hara.

Faites une pause sur la vidéo à approximativement  1 min 05 au moment où l'on voit Mifune faire un Kukinage.

 Kukinage veut dire littéralement "Projection de l'air". Cette technique célèbre de Mifune peut d'ailleurs être comparée au Kokyu nage de Ueshiba, fondateur de l'Aikido.

La  puissance et la redoutable efficacité de cette technique réalisée par Mifune réside justement dans ce principe de déplacement du centre de gravité.
Observez bien, il descend d'un seul coup. Son centre de gravité c'est comme un poids qui descend brusquement au sol, il devient lourd et entraine l'adversaire à terre, comme si son centre de gravité était attiré au sol comme par un aimant.

L'adversaire, bien ancré au centre, dans la totale ignorance de ce qui peut être fait par le maître, ne peut parer la technique.

La descente directe de ce centre permet l'exécution avec facilité et puissance.
Au début de la séance, alors que l'adversaire essaie de faire une projection, Mifune abaisse son centre de gravité. Observez comme son pied est "lourd" et comme ce poids mort se sent au niveau des pieds, empêchant l'adversaire, déstabilisé car il ne trouve pas la "prise", de le projeter. 

Essayez de soulever un pied de parasol en béton et de le projeter alors que vous le pensez en plastique, vous aurez une idée de la difficulté de l'adversaire de Mifune.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas.

Restez en Paix

Self defense : Que faire face à une agression avec une arme blanche?

Dans les sports de combat ou de défense on apprend à désarmer l'adversaire.
Mais ce que l'on apprend dans une salle d'entrainement n'est pas la mise en situation réelle de celui qui se retrouve avec une arme blanche face à lui, tenue par un énergumène prêt à vous blesser avec, peut être mortellement.

Que doit on faire et ne pas faire dans une attaque à l'arme blanche?.
Le plus important est de ne pas rester focalisé sur l'arme.Pourquoi?
Parce que au moment où votre esprit va se fixer sur l'arme, tout ce qui se passe autour, agresseur y compris, va disparaitre de votre vigilance.


Ce qui vous rend d'autant plus vulnérable aussi bien à cette attaque qu'à tout autre qui pourrait intervenir en même temps. Parce que vous ne voyez plus que l'arme, votre esprit est emprisonné, vous ne pouvez plus agir et réagir efficacement.
Même si cela vous semble évident, l'esprit, submergé par l'adrénaline de l'agression subie a une réaction de survie bien plus primaire qu'on ne le penserait.

Un exemple parlant est celui du feu. Quand on voit le feu, on focalise sur les flammes, pourtant le danger n'est pas la flamme elle même mais l'incendie qui va se propager. En restant fixé sur la flamme, on oublie que le plus important est que le feu peut s'étendre et que la première chose à faire est l'empêcher de s'étendre. C'est ce que font les pompiers dans les incendies de forêts estivaux, ils cernent le feu, et l'attaquent par l'extérieur, le foyer ne peut être atteint qu'ensuite. A terre on creuse des tranchées et on attaque du ciel, on ne fonce pas au coeur du brasier.

Dans le cas de l'agression à l'arme blanche, que peut on et que doit on faire?
Bien évidemment garder son calme. Que ce soit face à un agressif  ou face à une personne sous l'emprise de la peur (le type qui vient voler la caisse par exemple), le calme a toujours été la première bonne réponse à l'agression. Il destabilise celui qui s'attend à une réaction de violence ou incontrôlée.


L'agresseur quelque soit la préméditation de l'acte a dans sa tête le déroulement programmé de l'agression, que ce soit vous "casser la tête" ou vous "piquer" votre voiture.
L'attitude va déjà mettre un grain de sable dans son rouage; Cela s'appelle la déstabilisation et elle est extrêmement importante car c'est ce moment là qui va vous donner un temps supplémentaire pour réagir voir agir.

Il faut entendre qu'à partir du moment où vous êtes agressé, aussi étrange que cela paraisse, l'agresseur s'est déjà mis en position de faiblesse. Cela parce qu'il s'est enfermé dans un schéma. C'est ce qu'enseignait Morihei Ueshiba, le fondateur de l'Aikido.


S'il en veut à votre argent ou à votre voiture, et que vous n'avez pas les moyens de le mettre hors d'état de nuire, pas suivi un enseignement qui va vous le permettre en prenant le moins de risque possible, abandonnez le bien matériel. Il vaut mieux abandonner le bien que perdre la vie, les cimetières sont remplis de héros. Seule votre intégrité physique vaut la peine de prendre un risque.

Si vous avez appris à vous défendre, retenez bien ce qui suit.
En première intention, ne cherchez pas à prendre possession de l'arme. Il la tient, il va continuer à se focaliser sur la possession de son arme. Il va tétaniser son bras, sa main, pour ne pas la perdre. Pour vous c'est une prise de risque. Son arme, c'est son trésor à lui. C'est le meilleur moyen de se faire blesser.

La seule action que l'on peut tenter au niveau de son arme, ce serait contenir le mouvement de son bras, tenir le bras ou le poignet.
Le but de cette action est vous permettre de le déstabiliser, assommer, mettre à terre, tout ce qui peut être fait pour mettre fin à l'agression et le désarmer au final bien sur.


Au moment où on le touche, il va de toute façon se crisper encore plus pour résister et de ce simple fait, il devient encore plus amovible et plus facile à déséquilibrer. C'est quelque chose que l'on apprend en observant attentivement les combats et les entrainements : la réaction du corps sous l'action du stress.


On peut repérer un agresseur éventuel à la manière dont il se tient, il y a des signes visibles. On en reparlera.
Il y a beaucoup de manières de désarmer un agresseur, mais elles doivent tenir compte de la personne agressée, son age, son gabarit, sa force.


Et on n'a pas besoin de rentrer dans le cycle de la violence comme lui. On peut désarmer et mettre fin à une agression sans violence, calmement et efficacement, et bien sur sans être un pratiquant d'arts martiaux ou de techniques de combat. C'est ce que je souhaite vous apprendre et on va le faire tranquillement.

Restez en paix!