合気道の冬

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samedi 8 octobre 2016

Budo, Bujutsu, la même racine



Plus le temps passe, plus mes questions trouve des réponses. Et ces réponses donnent naissance à de nouvelles questions.


C’est un cycle infini, un peu comme un escalier ou chaque marche gravie nous donne une vision de plus en plus aérienne, ce qui donne une dimension de plus en plus grande à ce que nous observons ou étudions.

A chaque fois que je pose les pieds sur un tatami une question revient :

« Pourquoi ? »

Cette simple question permet de décoder et comprendre beaucoup de choses en nous et autour de nous.

Arrivé au sommet de la maîtrise technique maître Ueshiba s'est plongé profondément dans la religion et a trouvé ce qu’il nommait « le divin en lui ». Il disait aussi "La véritable nature du Budo est l'amour".

Ce n’est pas forcément évident de voir l’esprit de cela dans des arts de guerre. La plupart d’entre nous sont certainement arrivés dans la pratique des Bujutsu ou Budo dans l’objectif d’obtenir quelque chose personnellement…. C’est avec le temps et le questionnement que notre regard sur notre pratique change et nous amène à voir la vraie nature des choses.

Passer à l’enseignement a aussi une part importante dans ce chemin, car cela nous donne un regard exceptionnel dans notre apprentissage. L’autre, l’élève, devient le miroir de notre propre regard sur notre pratique. Comme le dit si bien l’adage « on juge un arbre à ces fruits », l’élève est le reflet de son enseignant.

C’est le principe même de l’énergie « nous sommes Un », l’autre n’est qu’une part de nous-même. C’est lorsque l’on a compris cela que le mot « Amour » prend un sens. Car la pratique nous amène bien plus loin que notre propre personne . Quand l'égo dirige, les arts martiaux deviennent des sports de combat ou de parade, ni Budo, ni Bujutsu, ils se vident de leur essence.

Le temps est notre ligne d’existence terrestre. Pourquoi la perdre à faire la guerre ? Car même si je suis plus fort techniquement ou physiquement, la maladie, la vieillesse, un empoisonnement, un accident et bien d’autres choses feront que la mort viendra un jour m’emporter comme celui qui me fait face. Nous ne sommes que des hommes à la recherche de réponses sur notre existence et notre chemin ici-bas.

Tamura sensei était déjà atteint d’un cancer quand j’ai débuté la pratique de l’Aikido et il n’a pas arrêté, il a pratiqué jusqu’à sa mort. Il ne combattait pas, il montrait un chemin.
 Une de ces phrases me revient :

« Si vous pratiquez pour gagner un combat, il vaut mieux apprendre à se servir d'une arme à feu. La question est de savoir ce que l'on recherche dans la pratique. »

Toshiro Suga lui dit « Le Budo est une voie de purification. C’est le misogi haraï. Ce n’est pas une voie de destruction de l’adversaire. C’est une voie qui est au-delà de la victoire et la défaite ».

Pour certains, les Bujutsu et les Budo ne sont pas la même chose.  Mais pourtant, ils ont la même Racine qui est le BU.  Et nous même en tant qu’Humains avons la même Racine. Peu importe qu’elle soit vue sous un angle technique ou sous celui du chemin, nous partons et parlons des mêmes choses.

Si sur le tatami nous comparons la qualité de notre pratique à celle de l’autre, si nous le jugeons, nous perdons le sens de ce que peut nous apporter cet échange avec l’autre et ce regard sur nous même que nous aurions dû venir chercher. 

L’art martial alors n’a pas plus de valeur qu’un sport de combat. Ni Budo , ni Bujutsu, il n’est plus que parade. 

 Seul celui qui va en paix vers l’autre peut la trouver en lui, sur le tatami aussi.

mercredi 21 septembre 2016

Le Sabre de Vie


De retour d’un très intéressant stage d’Aunkai avec Miyakawa Kazuhisa, le plus ancien élève de Minoru Akuzawa, m’est revenu à l’esprit un vieux texte de Yagyu munenori  柳生宗矩

« Heihō kadensho 兵法家伝書 » 

qui parle d’un élément à la fois invisible et bien concret.

Un passage parle du Grand potentiel (Daiki 大機 ) et la Grande fonction (Daiyu 大用 ) c’est-à-dire de la substance même des choses et de leur fonction.
Pour expliquer le sens qu’il donne à ces termes, l’auteur s’appuie sur des exemples :

•    L’arc est substance.  Tendre, relâcher, toucher la cible sont les fonctions.
•    La lanterne est substance. La lumière est sa fonction.
•    Le sabre est substance. Couper et transpercer sont ses fonctions.
•    Le prunier est substance.  Ses fleurs, ses fruits et sa couleur sont ses fonctions.

Ainsi par ces images et les explications qui les accompagnent, il veut en venir au fait que le potentiel de l’être est substance et les manifestations extérieures ainsi que les différentes actions ne sont que des Fonctions.

Le sens profond de tout ceci peut être détaillé par l’image du prunier qui lui possède une substance, les fleurs s’épanouissent à partir de cette substance les couleurs apparaissent et leur parfum s’exhale.
Pour dire que le potentiel se trouve à l’intérieur tandis que sa fonction s’exprime à l’extérieur.

Ce que nomme Yagyu munenori  柳生宗矩  comme le Grand potentiel (Daiki 大機 ) c’est la liberté totale de l’être qui lui permet toute action (donc fonction ) dans le combat. C’est cela qu’il nomme la Grande fonction (Daiyu 大用 ), et c’est cela qui permet le dépassement des limites de l’enseignement ordinaire.

Une sentence Zen dit :

Daiki daiyu hayaki kotokaze no gotoshi (大機大用疾如風)
« La fonction suit le potentiel aussi rapidement que le vent »

•    Le Ki de Daiki 大機 fait référence au travail intérieur de l’esprit,
•    Tandis que le Yu de Daiyu 大用  se réfère aux actions qui manifestent ce travail intérieur
•     Dai 大 réfère à Grand (au sens divin des choses).

Par-là, Yagyu munemori  dit que si le potentiel n’est pas toujours maintenu à l’intérieur, la Grande fonction a peu de chance de se manifester.
Le potentiel vu par Yagyu munenori  柳生宗矩  c’est le ch’i ;

Il est appelé potentiel du fait de l’endroit où il siège. Dans sa conception, l’esprit est intérieur tandis que le ch’i est à l’entrée. Le potentiel est un pivot comme le serait le gond de la porte.

Yagyu munemori veut nous faire comprendre par cela que si l’esprit est maitre du corps il est aussi la personne qui siège à l’intérieur.

Dans la partie du texte qui elle traite du Sabre instrument de mort, il y a un élément qui parle de 

MUNEN 無念 non-pensée.

Il y est dit que « Ne penser qu’à gagner est une maladie. Ne penser qu’à faire usage de l’art martial est une maladie. Ne penser qu’à montrer le résultat de votre entrainement est une maladie ».

La « maladie » dans le texte est une forme de fixation qui fige les choses et n’oublions pas que, dans le bouddhisme, sont bannies toutes formes de fixation.

Pour parvenir à attendre le niveau de non pensée, il existe paliers pour permettre de chasser la maladie.

Ces 2 paliers sont :

  • Shoju (初重) le niveau préliminaire. 
  • Goju   (後重) le niveau profond.

Le niveau préliminaire consiste à chasser la pensée par une autre pensée et c’est cet enchaînement de pensées qui finit par chasser tout forme de pensée fixe de l’esprit.

Cette première étape a pour but d’aider à appliquer le deuxième niveau, le niveau profond, qui lui va consister à chasser toute pensée sans penser à vouloir le faire, car la pensée même de chasser une idée par une autre est une maladie.

L’objectif est donc de s’abandonner à la pensée et poursuivre son chemin malgré elle. De ce fait, elle nous traverse comme un courant d’air sans avoir d’impact sur notre être.

Le MUNEN 無念 non-pensée était un élément important pour la pratique de l’Aïkido que
Nobuyoshi Tamura 田村信喜, enseignait et qu’il répétait souvent.

Ce texte et ce que l’on y découvre expliquent très bien les choses sur notre nature, sa compréhension et la manière de dépasser ce qui nous bloque.



samedi 27 août 2016

Art Martial : Passer de la surface à la profondeur




Suis-je ce que je pense ou ce que ressens ?

En art martial la question peut se poser.

Les maitres du passé, grand samouraïs ou moines au fond des monastères ont développé des savoirs dont il ne nous reste que quelques techniques. Mais derrière il y avait et il devrait encore y avoir bien plus.

Notre pensée nous dirige, elle influence notre façon d’être mais elle peut aussi nous enfermer, sur le tatami entre autres, dans le geste.

L’énergie est libre, elle appartient à tout le monde, elle ne dirige pas, elle ne modèle pas, elle n’enferme pas, sur le tatami elle ne ferme pas le geste
Sa découverte et sa compréhension peuvent se faire de de multiples façons. 

Akuzawa Sensei est un exemple parfait. Dans son étude des art martiaux, son parcours de vie, il est arrivé à cette rencontre de l’énergie (Ki) qu’il nous transmet par son langage, celui de l’Aunkai : pas de mots ou si peu, et au-delà des gestes, la perception, le ressenti qui fait naitre le geste juste.

La base de son enseignement, ce sont les Tanren. Et si on les observe autrement que comme des gestes à répéter encore et encore pour obtenir la position parfaite, on découvre en eux tout un chemin de perception qui va au-delà du mouvement des muscles et des articulations. Les Tanren vus par un danseur de ma connaissance sont une danse libre du corps, ils l’animent, le délient, ils sont une porte de circulation de l’énergie en soi.

L’énergie (le Ki, le t’chi…) fait peur, car elle est l’inconnue de notre être. Et lorsque l’humain a peur, il cherche à abattre. Dès que nous creusons en nous, la peur nous gagne, car nous ignorons ce que nous allons trouver au bout de cette recherche.

Le moyen de contrer cette peur c’est d’être comme l’enfant qui découvre les choses tout simplement. Il les vit, il les expérimente, il les ressent, il ne cherche pas à les maitriser, ni à réussir de suite. Le temps n’a pas de prise sur lui, c’est pour cela que ses progrès sont si extraordinaires.

Demeurer dans cet esprit de découverte c’est la clé des plus grands maitres d’arts martial.
Akuzawa Senseï fait partie des grands maitres de notre époque. D’année en année il fait des bons dans l’approfondissement de sa pratique car il est en recherche perpétuelle. Il ne s’arrête pas au geste, pas à sa perfection, pas au corps, il cherche toujours plus loin dans la perception. 



Il y a peu un ami instructeur m’a dit qu’il croisait beaucoup de pratiquants de longue date de divers arts martiaux qui tenaient le même discours « on en a assez de la technique, on voudrait du fond » 
Le fond que recherche tant de pratiquant peux se trouver, Car il n’est pas une technique, il est ce qui l’anime, il est ce que nous sommes. 

Akuzawa Sensei le dit « il faut travailler sur soi ».

Le travail sur soi n’est pas un travail physique ou technique mais un travail personnel, intérieur, sur notre façon d’être et d’aborder les choses, de les regarder ou encore de les sentir. 

En passant de la quête du geste parfait, techniquement ou efficacement, à la recherche du ressenti on arrive à la « racine dorsale » des arts martiaux, à leur base, à la profondeur tant recherchée.

Akuzawa  Sensei a mis à jour cette colonne vertébrale, il n’a pas créé l’Aunkai comme un art martial de plus, mais comme un  lien entre tous. Il a mis à jour et affine en permanence ce qui est le lien entre tous, l’axe qui fait tout tenir debout : une colonne composée de gestes pour ressentir, de travail sur la perception, de soi, de l’autre, de ce qui relie les partenaires ou adversaires, et dans lequel l’Energie, élément longtemps gardé secret parce que mal compris,  mal interprété, et autorisant une telle puissance que mal utilisé il peut être dangereux, prend toute sa place.

L’Aunkai est un excellent outil pour approfondir la pratique de ceux qui en ont assez de la technique et pour comprendre en ressentant, ce que Energie (KI) veut dire en art martial et ce qu’elle apporte.

Découvrir l’Energie en s’aidant de l’Aunkai, on en reparlera bientôt.

L’essentiel est invisible pour les yeux  

mardi 17 mai 2016

L'immersion énergétique

C’est une semaine de stage intensif et riche avec… Le fondateur de l’Aunkai, qui me donne envie de partager avec vous ma réflexion sur le ressenti et l’énergie.
le ressenti, nous l’avons beaucoup travaillé durant cette semaine.

Akuzawa Sensei est à ce jour le seul enseignant que j’ai rencontré qui a creusé cette voie d’enseignement et qui transmet cette notion d’énergie si mal comprise.
.

 



Pourquoi est elle importante ? La plupart du temps nos yeux sont de très mauvais donneurs d’indication car ils ne perçoivent qu’une infime partie de ce que nous devrions réellement voir …

Dans  l’absolu nous n’avons pas réellement besoin de regarder notre adversaire mais seulement de le Situer Dans l’espace par rapport à nous même une démarche qui ce travail bien dans les « Randori »

Dès que nous sommes attaqués de toute part il devient impossible de prendre le temps de regarder ce qui vient sur nous afin de savoir comment nous allons réagir … non ne pouvons que situer les individus pour garder notre distance de sécurité
La seule chose que nous pouvons faire et que nous devrions faire c’est de le ressentir.
Ressentir nous donnera toutes les informations afin de pouvoir réagir au bon moment
Mais ressentir quoi ?

L’énergie

Oui car nous sommes des êtres composés d’énergie et que nos actions, pensées le sont aussi.
Savoir cela change beaucoup de choses car tout devient différent dans nos perceptions.
Car dès que nous sommes en contact avec l’autre nous pouvons savoir où sont ces appuis, comment est sa respiration, l’état de son système nerveux et même de sa pensée.
Impossible diront certains….

Pourtant je suis sûr qu’un certain nombre d’entre vous ont déjà ressenti comme une sorte d’oppression et ressentant cela, votre regard c’est tourné immédiatement vers une personne qui vous fixait.
C’est cela percevoir l’énergie …

Apprendre à ressentir ça s’apprend. Pour le faire, il existe beaucoup d’exercices qui permettent de développer cette faculté    
Mais les exercices ne seront que des moyens d’approfondir notre ressenti et apprendre à décoder ce que l’on ressent.  La première étape avant tout c’est de se mettre en état de ressentir.

Pour ce mettre en état de ressentir, il faut prendre conscience que nous ne sommes que de l’énergie qui prend forme sous plusieurs densités (peau, muscle, nerfs, tendons, os etc.….) puisque l’énergie est la matière de base dont tout est composée.

Il faut le ressentir en nous et à partir de ce moment-là nous allons devenir capable de ressentir tout ce qui va croiser notre route. Au moment du contact avec une personne, vous serez capable de lire tous ses mouvements avant même que l’information ne soit transmise au système nerveux de l’individu.
L’énergie c’est la porte d’un autre monde qui est en même temps le notre.






   « L’essentiel est invisible pour les yeux »

samedi 12 décembre 2015

KUZUSHI « le déplacement de la Montagne »

(Vous Direz à cette Montagne : “ Déplace-Toi “)

Parce que tout commence dans l'esprit , le Kuzushi ne fait pas exception.

Qu'est que le Kuzushi 崩し ?

Le Kuzushi c'est « le déséquilibre » une définition simple d'un élément capital dans une exécution de Technique.

Sans Kuzushi, l'application de la technique reviendrait à vouloir boire un verre d'eau sans verre … Toujours possible diront les esprits forts, Mais certainement moins efficace.

Kuzushi vient de Kuzusu 崩すqui signifie : Briser, Démolir mais Briser ou Démolir quoi ?

Tamura Nobuyoshi avec Leo Tamaki Photo Marc Le Tissier

Son esprit car le physique obéit à l'esprit. Si nous sommes face à un adversaire fermement déterminé à nous frapper en dépit de sa propre intégrité physique, ce n'est pas une bonne technique ou un bon placement qui arriveront à créer le Kuzushi.

Ce qui va créer le Kuzushi c'est le danger qui va naître dans l'esprit de l'attaquant. C'est le danger qui va réveiller l’instinct de survie.

Dans ce genre de situation le système nerveux est sollicité, ce qui donnera une réponse réflexe dans le corps l'attaquant.

Un exemple de création de Kuzushi :
Tentez de mettre un de vos doigt dans l’œil d'une personne, sa réaction sera immédiate :
recul soudain de sa tête en arrière.
C'est au moment où la décharge électrique est envoyé que va naître le Kuzushi, l'esprit qui était neutre devient perturbé et dans l'incapacité de réagir à autre chose.
Cela donne la possibilité à l'application de la technique.

Si la personne avait un mur derrière elle … au moment ou elle réagirait pour sauver son œil de l'attaque du doigt .. elle partirait immédiatement contre le mur sans aucune chance de l’éviter.

Il y a l'utilisation du Kyusho 急所 (point vitaux) qui lui va être plutôt une création de de Kuzushi manuelle c'est a dire :

la première forme « un kuzushi naturel » pourrait s'expliquer de la manière suivante :

Esprit → Nerfs → Corps

dans la seconde forme «  Kyusho-jitsu »

Nerfs → Esprit → Corps

L'action sur des points vitaux va produire un dysfonctionnement de l'esprit qui va agir sur le corps.
Dans une situation où l'attaquant ne va pas réagir au premier type de Kuzushi, le second sera imparable, car malgré toute la force ou la volonté qu’il mettra à vous attaquer, il ne résistera pas à ce dysfonctionnement nerveux.

Exemple : sur une forme de Sumi Otochi 隅落

Sumi Otoshi Ura . Tamura Sensei

Sur le bras nous pouvons trouver un point des plus utiles qui est le point du poumon N°5
dit “le point d'acupuncture chi ze – 尺澤.

méridien du poumon
Donc, en effectuant un Sumi Otochi en touchant ce point, la personne s’écroulera d'elle même à cause du dysfonctionnement nerveux provoqué par l’action sur ce point.
NB : bien sur il y a une certaine façon de le toucher 

Il y a également une 3eme façon de créer le Kuzushi. Elle va faire appel à un niveau de subtilité plus profonde : celle que l'on peut appeler « AIKI »
Ce Kuzushi va être directement créé dans le corps de l'attaquant en se connectant a lui de manière énergétique.
Au moment du contact, il va falloir aller prendre le centre de gravité afin de briser l’équilibre structurel pour renverser l’attaquant directement de l’intérieur.

Voici un bon exemple avec un Aiki Sage 合気下げ :

Yukiyoshi Sagawa et Yoshio Ohara
 au moment de la saisie, le corps de l'attaquant part en Kuzushi. Le faire chuter après devient une chose facile.

Yukiyoshi Sagawa et Yoshio Ohara Aiki Sage
Cette forme n'est pas magique. Elle demande juste une compréhension de notre être et un approfondissement de notre ressenti, là ou devrait nous amener notre pratique de l’Aikido.

L’essentiel est invisible pour les yeux

 

mardi 22 mai 2012

Les origines du Kuji in

Le début de notre voyage dans le monde du Kuji in nous amène en Inde. Le Kuji in tel qu'on le connait n'existait pas encore. Il y avait les mudras et les mantras. Ils faisaient partie des rituels de l'époque védique, époque de la naissance de l'hindouisme.

Les mudras sont la gestuelle sacré des prêtres et des yogis. On peut penser qu'ils accompagnaient leurs récitations rituelles de gestes sacrés de la main. On trouve déjà le lien entre mantras et mudras.

Extrait de l'ouvrage de Katia Legeret Manuel Traditionnel du Bharata-Nâtyam p120 : "Le mot mudra est souvent associé à celui de mantra, syllabe sacrée renfermant la puissance vibratoire d'une divinité particulière. Signifiant au sens littéral " sceau " la mudra est le pouvoir octroyé à la main pour " sceller" l'action rituelle, celle-ci renferme dans le geste l'intensité d'un état intérieur, d'une image divine,"d'une volonté personnelle. ". Là est la source du Kuji in.

Ce qui deviendra le Kuji in  a migré à travers  les religions suivantes:  hindouisme, bouddhisme du Mahayana certes, mais davantage bouddhisme du Vajrayana (ce dernier est un bouddhisme tantrique c'est à dire ésotérique part rapport au bouddhisme classique).

Le Kuji in (en chinois "ku" veut dire neuf, "in" sceau et "ju" syllabe) est né en Chine  au sommet des monts du zheijang , chez les moines boudhistes Tiantai.

C'est au sein de ces écoles que les moines ont décidé de rassembler leur savoir ésoterique des mantras et mudras pour créer une application destinée à l'éveil. Ces rituels arrivent par la suite au   Japon par le même monastère dont le nom deviendra, prononcé à la japonaise, "Tendaï".

Les samourais qui suivaient les enseignements boudhistes   vont, par la suite, intégrer le Kuji in à leur pratique martiale pour? entre autres, la force et le pouvoir, que le Kuji in doit procurer.

C'est principalement ces deux quêtes, force et pouvoir, qui ont dénaturé l'essence même du Kuji in. Sans la spiritualité, c'est une coquille vide. On pourrait presque comparer cela à vouloir faire avancer une voiture en la poussant... alors qu'en mettant du carburant dedans, ce serait bien plus efficace.

Et on rencontre là un des problèmes majeurs survenus au fil du temps dans les arts martiaux. Tous les pratiquants qui sont partis en recherche de puissance ont faire perdre aux arts qu'ils enseignaient leur nature profonde et de par ce fait, leur vraie force.

Restez en paix





dimanche 12 février 2012

Kuji in et symboles dans la pratique des arts martiaux


Dans le bouddhisme shingon, le bushi (guerrier) se charge en énergie par le kuji in.
Il peut également utiliser un objet chargé en énergie par un rituel.
L'objet qui était chargé au départ était le mala (le chapelet bouddhiste).
Pour se faire, le pratiquant va 108 fois (le nombre de perles du mala) répéter un mantra du kuji in de son choix ou les réciter tous les uns après les autres pour que chaque perle soit chargé du mantra.
Pendant la période d'apprentissage, c'est dans l'ordre que le guerrier va réciter les mantras car on ne peut acquérir les forces offertes par le deuxième mantra avant d'avoir acquis les forces du premier et ainsi de suite jusqu'au dernier.

C'est le principe du travail de l'esprit. Chaque mantra représente une étape sur le chemin de l'avancée spirituelle de l'âme.
Le mantra va protéger et diffuser une force supplémentaire au combattant.

Au delà des techniques enseignées, c'est l'esprit qui, pour les moines bouddhistes et shintoïstes, qui à la base détenaient le savoir, doit être forgé.

Le bushido (la voie du guerrier) ne peut être détaché de la religion. Ce sont les kamis (les esprits) et les divinités bouddhistes qui font acquérir la puissance au guerrier qui lui, n'est là que pour servir les dieux, à travers l'empereur, qui est leur représentant.

On a ensuite chargé les lames.
Et parmi les lames le sabre est le plus utilisé, il demeure 'l'arme" des samouraïs.

Comment le sabre est il "chargé?"
Les sabres sont forgés par des moines forgerons qui pratiquent des cérémonies aux cours desquelles ils incrustent  des symboles sur les lames forgées.
Ces symboles peuvent être placés à deux endroits, l'un ou l'autre ou les deux selon que le bushi voulait qu'elle soient visibles ou pas.
Le symbole était gravé soit sur la lame soit sur la tsuka (la poignée), caché par elle, il demeurait invisible.
Cette pratique était très employée par l'école Katori Shinto Ryu. Cette école, réputée shintoïste, utilisait donc également des pratiques bouddhistes.

Les symboles gravés étaient  :

Le symbole du kujukiri (un article sera consacré au kujukiri car c'est un sujet long à traiter pour être clair), le kujukiri est un symbole shingon (bouddhiste au départ) mais récupéré par les shintoïstes.

Le symbole du vajra (kongo en japonais) entouré d'un dragon

Des syllabes sanskrit dans un but de protection.

Koryu Kagemitsu
Il y a en d'autres mais ici ne sont citées que les plus utilisées.

On reste, au delà de la vaillance du guerrier et de l'esprit du samouraï dans une pratique très ésotérique voire magique.
La vaillance du combattant est renforcée par sa foi dans la protection apportée par cette symbolique, au delà de sa simple maîtrise des techniques martiales.

Restez en Paix

mardi 13 décembre 2011

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : l'origine

Les mudras et mantras
Certains d entre vous on sûrement déjà vu, dans certains films ou animations d'art martiaux, des personnes qui font des gestes ou signes avec les mains pour faire appel à des pouvoirs qui les rendront  plus forts, voir invincibles.

Ces signes sont des mudras et la formule 'magique" qu'ils prononcent  se nomme mantra.

Voila une choses bien mystérieuse et qui demande un peu d'éclairage pour la comprendre en profondeur.

L origine des mudras et mantras se trouve dans l'hindouisme, il faut  donc remonter à  la religion védique.

C'est par la religion bouddhiste enseignée par les écoles Shingon et Tendai que les mudras et mantras ont fait leurs apparitions au Japon. Cet  enseignement sera par la suite transmis aux premiers maîtres de disciplines martiales qui poursuivaient en même temps une recherche spirituelle.

Dans  les plus anciennes écoles japonaises d'arts martiaux, les Koryu ( Ninpo , Tenshin Katori Shinto ryu , Daito ryu ….. )  on les retrouve sous l'appellation de Kuji-In .


Voila ce que l'on peut entendre dire la plupart du temps des Kuji-In par les initiés :
"Le Kuji-In est une méthode rituelle qui favorise le développement du corps, de la pensée et de l’esprit.
Il améliore le système nerveux, le système endocrinien, les canaux d’énergie du corps, les habiletés mentales, la compréhension, la rapidité du corps et du mental et ouvre des portes sur une grande profondeur spirituelle. "

Le Kuji-In utilise une combinaison de plusieurs éléments pour concentrer toute l’attention du pratiquant : 

- gestes des mains, les mudras, qui sont au nombres de neuf
- paroles, les mantras qui varient en fonction du mudra
- visualisations mentales, qui varient aussi en fonction du mudra
- contemplation philosophique et points d’énergie du corps. 

Je vais, pour vous rendre tout cela plus clair, décortiquer un mudra du Kuji-In dans l'article suivant.
Dans un second temps, je vous ferai découvrir un  moyen bien plus simple et plus facile à utiliser  pour arriver au même résultat.

Restez en paix 

Senchi