合気道の冬

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lundi 16 janvier 2017

Travail sur les Dan Tian



L’étude des textes montrent qu’à une certaine période, que ça soit en Chine ou au Japon, un changement de régime a entraîné une réforme de la pensée. Ce qui a eu pour effet de changer l’enseignement de savoirs anciens pour qu’ils soient conformes à la pensée dominante
C’est de cette façon que nous perdons les choses et qu’il nous faut, pour comprendre, les retrouver.

Les choses ne deviennent réelles que lorsqu’ on les comprend enfin.

C’est ce qui se passe lorsque l’on parle d’énergie car c’est encore trop assimilé à l’univers de l’imaginaire et de la fantasy dans notre monde occidental.
Mais cette vision des choses est due au mode de pensée moderne, car il suffit de lire des textes anciens pour se rendre compte qu’il y a bien longtemps, ce n’était pas le cas.

Il s’agissait simplement de l’observation et de l’étude des phénomènes naturels. Plus j’avance dans ma recherche, plus j’ai cette sensation qu’il y a un langage qui n’a pas de mots et que l’on peut comprendre si on sait l’écouter. Ce langage était en grande partie utilisé par les anciens sages.


(Akuzawa Sensei – Aunkai DVD 3 Applying the Frame)

En Aunkai Akuzawa Sensei dit :

« Les fondations, en mouvement, deviennent l’essence même du Bujutsu. » (Aunkai DVD 3 Applying The Frame)

Cela peut être compris de plusieurs façons et aussi de la façon que nous avons de nous percevoir nous-même.

Pour certains, le corps physique reste la limite des choses. Pour moi, cela va plus loin : nous sommes, ne sommes que, de l’énergie.
Une vision qui est davantage asiatique ou de peuplades dites primitives, liée à la conception de la création des choses et du monde.
On ne peut rentrer dans une pièce que du moment que l’on sait qu’elle existe. Mais, ensuite, c’est à nous de faire le choix d’en ouvrir la porte.

Akuzawa Sensei dit aussi « Comme première étape, il faut développer une compréhension, par les exercices, de la façon dont nous gérons notre propre poids, des alignements osseux et musculaires adéquats, et surtout de comment garder tous ces éléments intègres dans le mouvement. Les exercices développent à la fois notre corps et notre compréhension des principes fondamentaux ».


(Akuzawa Sensei – Aunkai DVD 3 Applying the Frame)         
Ce qui est par contre difficile la plupart du temps, c’est répondre à la question : « comment est-ce que je peux travailler l’intérieur de mon corps ? » surtout quand ce travail se situe à un niveau énergétique.

La réponse est : « le faire et sentir ce que ce passe en nous. »

Dans certains textes taoïstes, on trouve des entrainements pour les Dan tian
J’en note ici deux qui sont intéressants à travailler dans le cadre de l’Aunkai.
Il faut les travailler en gardant à l’esprit l’orientation que donne Akuzawa Sensei, c’est-à-dire développer une compréhension.

Ces deux exercices sont :

1) le Dan Tian inferieur




Dan Tian inferieur

Restez debout les jambes légèrement fléchies, les bras le long du corps
Prenez conscience de votre corps dans son ensemble. Une fois la sensation acquise, imaginez que l’intérieur de votre corps fond pour aller se déverser dans le creux de votre bassin, comme pour vous y endormir, comme l’oiseau dans son nid bien chaud. Gardez cette sensation un moment puis faites comme si vous vous réveilliez en sortant de ce nid et reprenant la dimension de votre corps.
Répétez l’opération plusieurs fois comme vous le faites d’un exercice physique.

2) le Dan Tian du milieu


Dan Tian du milieu

Même position que pour le premier exercice : restez debout les jambes légèrement fléchies, les bras le long du corps.
Prenez conscience à nouveau de tout votre corps. Une fois la sensation acquise, vous allez commencer à vous imaginer que le centre de votre poitrine aspire l’ensemble de votre corps, les jambes, les bras, la tête, comme pour fondre à l’intérieur de votre corps, imprégnez-vous de la sensation qui vient, comme si le corps se refermait sur lui-même, celle du fœtus au creux de la matrice.
Et comme avec l’exercice précédent, faites comme si vous vous réveilliez en reprenant la dimension de votre corps.


Cette vision taoïste permet de comprendre son être d’une manière différente, énergétique.


samedi 8 octobre 2016

Budo, Bujutsu, la même racine



Plus le temps passe, plus mes questions trouve des réponses. Et ces réponses donnent naissance à de nouvelles questions.


C’est un cycle infini, un peu comme un escalier ou chaque marche gravie nous donne une vision de plus en plus aérienne, ce qui donne une dimension de plus en plus grande à ce que nous observons ou étudions.

A chaque fois que je pose les pieds sur un tatami une question revient :

« Pourquoi ? »

Cette simple question permet de décoder et comprendre beaucoup de choses en nous et autour de nous.

Arrivé au sommet de la maîtrise technique maître Ueshiba s'est plongé profondément dans la religion et a trouvé ce qu’il nommait « le divin en lui ». Il disait aussi "La véritable nature du Budo est l'amour".

Ce n’est pas forcément évident de voir l’esprit de cela dans des arts de guerre. La plupart d’entre nous sont certainement arrivés dans la pratique des Bujutsu ou Budo dans l’objectif d’obtenir quelque chose personnellement…. C’est avec le temps et le questionnement que notre regard sur notre pratique change et nous amène à voir la vraie nature des choses.

Passer à l’enseignement a aussi une part importante dans ce chemin, car cela nous donne un regard exceptionnel dans notre apprentissage. L’autre, l’élève, devient le miroir de notre propre regard sur notre pratique. Comme le dit si bien l’adage « on juge un arbre à ces fruits », l’élève est le reflet de son enseignant.

C’est le principe même de l’énergie « nous sommes Un », l’autre n’est qu’une part de nous-même. C’est lorsque l’on a compris cela que le mot « Amour » prend un sens. Car la pratique nous amène bien plus loin que notre propre personne . Quand l'égo dirige, les arts martiaux deviennent des sports de combat ou de parade, ni Budo, ni Bujutsu, ils se vident de leur essence.

Le temps est notre ligne d’existence terrestre. Pourquoi la perdre à faire la guerre ? Car même si je suis plus fort techniquement ou physiquement, la maladie, la vieillesse, un empoisonnement, un accident et bien d’autres choses feront que la mort viendra un jour m’emporter comme celui qui me fait face. Nous ne sommes que des hommes à la recherche de réponses sur notre existence et notre chemin ici-bas.

Tamura sensei était déjà atteint d’un cancer quand j’ai débuté la pratique de l’Aikido et il n’a pas arrêté, il a pratiqué jusqu’à sa mort. Il ne combattait pas, il montrait un chemin.
 Une de ces phrases me revient :

« Si vous pratiquez pour gagner un combat, il vaut mieux apprendre à se servir d'une arme à feu. La question est de savoir ce que l'on recherche dans la pratique. »

Toshiro Suga lui dit « Le Budo est une voie de purification. C’est le misogi haraï. Ce n’est pas une voie de destruction de l’adversaire. C’est une voie qui est au-delà de la victoire et la défaite ».

Pour certains, les Bujutsu et les Budo ne sont pas la même chose.  Mais pourtant, ils ont la même Racine qui est le BU.  Et nous même en tant qu’Humains avons la même Racine. Peu importe qu’elle soit vue sous un angle technique ou sous celui du chemin, nous partons et parlons des mêmes choses.

Si sur le tatami nous comparons la qualité de notre pratique à celle de l’autre, si nous le jugeons, nous perdons le sens de ce que peut nous apporter cet échange avec l’autre et ce regard sur nous même que nous aurions dû venir chercher. 

L’art martial alors n’a pas plus de valeur qu’un sport de combat. Ni Budo , ni Bujutsu, il n’est plus que parade. 

 Seul celui qui va en paix vers l’autre peut la trouver en lui, sur le tatami aussi.