合気道の冬

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mardi 22 mai 2012

Les origines du Kuji in

Le début de notre voyage dans le monde du Kuji in nous amène en Inde. Le Kuji in tel qu'on le connait n'existait pas encore. Il y avait les mudras et les mantras. Ils faisaient partie des rituels de l'époque védique, époque de la naissance de l'hindouisme.

Les mudras sont la gestuelle sacré des prêtres et des yogis. On peut penser qu'ils accompagnaient leurs récitations rituelles de gestes sacrés de la main. On trouve déjà le lien entre mantras et mudras.

Extrait de l'ouvrage de Katia Legeret Manuel Traditionnel du Bharata-Nâtyam p120 : "Le mot mudra est souvent associé à celui de mantra, syllabe sacrée renfermant la puissance vibratoire d'une divinité particulière. Signifiant au sens littéral " sceau " la mudra est le pouvoir octroyé à la main pour " sceller" l'action rituelle, celle-ci renferme dans le geste l'intensité d'un état intérieur, d'une image divine,"d'une volonté personnelle. ". Là est la source du Kuji in.

Ce qui deviendra le Kuji in  a migré à travers  les religions suivantes:  hindouisme, bouddhisme du Mahayana certes, mais davantage bouddhisme du Vajrayana (ce dernier est un bouddhisme tantrique c'est à dire ésotérique part rapport au bouddhisme classique).

Le Kuji in (en chinois "ku" veut dire neuf, "in" sceau et "ju" syllabe) est né en Chine  au sommet des monts du zheijang , chez les moines boudhistes Tiantai.

C'est au sein de ces écoles que les moines ont décidé de rassembler leur savoir ésoterique des mantras et mudras pour créer une application destinée à l'éveil. Ces rituels arrivent par la suite au   Japon par le même monastère dont le nom deviendra, prononcé à la japonaise, "Tendaï".

Les samourais qui suivaient les enseignements boudhistes   vont, par la suite, intégrer le Kuji in à leur pratique martiale pour? entre autres, la force et le pouvoir, que le Kuji in doit procurer.

C'est principalement ces deux quêtes, force et pouvoir, qui ont dénaturé l'essence même du Kuji in. Sans la spiritualité, c'est une coquille vide. On pourrait presque comparer cela à vouloir faire avancer une voiture en la poussant... alors qu'en mettant du carburant dedans, ce serait bien plus efficace.

Et on rencontre là un des problèmes majeurs survenus au fil du temps dans les arts martiaux. Tous les pratiquants qui sont partis en recherche de puissance ont faire perdre aux arts qu'ils enseignaient leur nature profonde et de par ce fait, leur vraie force.

Restez en paix





jeudi 9 février 2012

Mudras , Mantra , Kuji in, "Rin" le geste décodé

 "Rin" est le premier des signes du kuji in, issu du bouddhisme tantrique japonais, qui lui, vient de l’hindouisme


C'est un geste précis qui sert à invoquer un dieu précis.

Ce geste est indissociable dans l'invocation tantrique de la phrase.
Ce n'est pas comme les simples mains jointes
 de la prière chrétienne par exemple.

Contrairement aux sutras utilisés dans une prière collective, que l'on peut rapprocher de la lecture d'un psaume,
il est lié à une pratique individuelle dans le cadre d'un travail sur soi,
un peu comme la méditation du moine dans sa cellule pour atteindre "l'éveil".


Les deux majeurs joints correspondent à la connexion des deux méridiens péricardes et ferment un circuit précis. Ils alimentent le chakra de base.
On note ici la jonction entre deux cultures, la culture chinoise qui se réfère aux méridiens,
la culture hindouiste qui se base sur les chakras.

Le bouddhisme tantrique japonais diffère par là du bouddhisme tantrique tibétain qui
lui se rapproche plus de l'approche hindouiste, les nadis, les "méridiens" vus par l'hindouisme.
Le mélange prend plus de sens que pour le mantra, simple traduction phonétique sans sens véritable.
Mais encore une fois c'est une superposition d'une culture, d'une religion, d'une pratique, sur une autre.

Sur les seuls doigts concernés qui sont accolés, les majeurs, les mains qui s'étreignent renforcent l'idée de fermeture du réseau,
Elles ne sont pas simplement jointes, l'idée de la force qui circule est donc plus présente. L'image mentale rejoint l'intention, la confirme.

Mais au delà, la position de la main autour des majeurs ne changerait rien à la connexion.
"croire c'est faire", là encore.

C'est le bouddhisme qui a donné cette dimension invocatrice aux gestes.
L'hindouisme dédiant le mudra exécuté avec une ou deux mains (contrairement aux deux mains toujours liées dans le kuji in) à la danse, le mudra dans l'hindouisme n'invoque pas, il exprime un sentiment ou une pensée.

Le mudra du kuji in invoque le dieu Indra, dieu hindou.
Mais dans l'hindouisme, il n'existe pas de tel geste pour invoquer Indra.

Il y a de quoi s'interroger sur la valeur "invocatrice" de ce qui est un assemblage de pratiques diverses et aux buts différents.

Au final, que l'on exécute ou pas le kuji in ne changera rien à la réalisation et à la force de la technique.
Quelque chose qui n'a dans son origine rien qui le rattache réellement à une pratique religieuse
 ou ésotérique ne peut apporter la puissance d'un dieu précis.

Or, avant qu'on l'ait décodé, c'est ce que nous promettait le kuji in.

Restez en paix

jeudi 15 décembre 2011

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : Traduction et décodage

Voici la traduction et le décodage du mantra rattaché au mudra "RIN" 
Mantra  sanskrit : 
Om / vajramana       /  taya     swaha 
Ce qui veut dire "O  / foudre   /  à celui détenant (qui possède)  / la gloire (sacrifice) "
Mantra traduit en  japonais : 
On  / baï shi ra man  / ta ya    sowaka 

Etudions la traduction : 
Au début, nous avons" OM"  et "ON"
"Om", mot sacré dans la religion hindoue
Chez les chrétiens on pourrait le rapprocher de "O " dans "O gloire à toi Seigneur"
Le "O" du divin, le ciel, les cieux.
"On" en japonais ne veut rien dire, ça n'existe pas. 
Regardons  la fin de l'incantation "TAYA SWAHA" et "TA YA  SOWAKA". 
TAYA en sanskrit veut dire : à celui qui détient / qui possède.
 TA YA en japonais est un assemblage de deux sons qui ne veut rien dire en lui même. 
 
SWAHA et SOWAKA :
SWAHA  peut se traduire par "gloire", "hommage" ou "salutation", mais il est surtout utilisé lors d'offrandes, de sacrifices. Ainsi, ce mantra est également une promesse de sacrifice offert au dieu roi des cieux.
SOWAKA est une traduction phonétique mais en Japonais cet assemblage syllabique n'a aucune signification. 
Enfin observons le terme  sanskrit "VAJRAMANA" et l'équivalent dans l'incantation en japonais  "BAI SHI RA MAN".
Dans VAJRAMANA nous avons VAJRA. Qu'est que c'est ?
VAJRA  est l'arme du dieu Indra , il s'agissait à l'origine de la foudre.


Vajra

 
VAJRA donne en Japonais, (parce que Vajra est imprononçable) BAI SHI RA qui ne veut rien dire. Nous avons encore affaire à un assemblage syllabique et rien d'autre.
 
Décodons le sens du mantra : 
Une grande partie du processus du Kuji-In invoque le dieu Indou Indra. Indra est le seul dieu des cieux, tenant en ses mains des éclairs.
Au Japon, Indra, on ne connait pas, on prie Bishamonten, gardien du nord. Pour les boudhistes japonais, il est le dieu de la guerre et des guerriers.Il tient une lance dans une main, symbole de l'Esprit qui pénètre le monde physique.  
Les shintoistes eux prient Amaterasu, déesse du Soleil.  Elle projette la foudre dans le corps afin de lui donner sa force vitale.
 
Le mantra signifie :
En sanskrit :  "O  / foudre   /  à celui détenant (qui possède)  / la gloire (sacrifice) " 
c'est  à dire "J'offre un sacrifice au nom de dieu (Indra), qui porte Vajra dans ses mains". 
Traduit phonétiquement en Japonais, cela devient du son qui ne veut rien dire et on s'adresse à un dieu dont on ignore tout et qu'on ne reverre pas. 
Sur le principe du mantra, le japonais pourrait se passer de le prononcer, car ça ne veut rien dire et la vibration du mantra est différente. On peut donc penser, voire déduire ? que l'effet sera différent. 
 
Conclusion et déduction :
Un mudra pour qu'il soit efficace demande le signe, la pensée et la formule prononcée. Nous constatons qu'il y a ici un premier écueil, et de taille, un tiers du nécessaire disparait. Et pourtant, au final, le japonais parvient, comme l'hindou, au résultat désiré. Il y a de quoi se creuser un peu la tête pour comprendre, non?
Les mots changent, le sens n'existe plus, le geste demeure, est il compris ? Nous verrons à quoi fait reférence le geste dans un article qui lui sera consacré.
Reste la pensée et c'est là qu'est la clef de la réussite pour celui qui invoque, hindou, japonais, ou autre.. 
Tout un chemin à parcourir sur lequel je vous invite à me suivre, la ballade en vaut la peine.   

Restez en paix 


Senchi

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : Comment ca fonctionne

Etude d un des mudra du kuji-in. 
Dans le kuji-in, il y a donc 9 mudras qui se nomment dans l ordre suivant  :
1 - RIN
2 - PYO
3 - TO
4 - SHA
5 - KAI
6 - JIN
7 - RETSU
8 - ZAI
9 - ZEN 
Prenons  le premier  "RIN" 
Voici comment le mudra RIN ce forme avec les mains  



Et voilà ce qui est derrière ce geste : 
Pour que "RIN" soit manifesté, il faut combiner 
- Geste (mudra),
- Son (mantra),
- Pensée (mental).  
Le mantra qui se rattache à RIN est 
Om vajramanataya swaha  
Les mantra étant d'origine hindoue, la langue utilisée est le sanskrit .
Mais comme le syllabaire japonais ne permet pas de prononcer les sons de certaines langues étrangères, le mantra, a  été adapté en japonais pour se rapprocher le plus possible du son de celui d origine, ce qui donne: 
On baï shi ra man ta ya sowaka. 
Nous avons ici un point intéressant :
Pour l'application d'une technique nous devons prononcer la formule rattachée à celle ci.
Pourtant, le japonais, ici, a  du se contenter de la phonétique pour coller au mieux à la formule d'origine. 
Hors nous sommes au départ dans une formule incantatoire avec toute la magie et la puissance que cela représente et nous nous retrouvons en bout de parcours avec une copie approximative .
Comment peut-on penser que l'incantation va donner sa puissance? 
Le mantra est sensé "charger" la personne du pouvoir spirituel qui se rattache à sa récitation.
Mais si les mots ne sont pas corrects ?  
Pour encore mieux illustrer mon propos, je vous propose de lire un conte soufi  "l homme qui marchait sur l eau"  que vous trouverez sur ce blog. Il en dit plus que bien des arguments.
Dans l'article suivant, nous décoderons les mots du mantra.

Restez en paix 

Senchi

mardi 13 décembre 2011

Utilisation des Mudras, Mantras et Kuji In dans les arts martiaux : l'origine

Les mudras et mantras
Certains d entre vous on sûrement déjà vu, dans certains films ou animations d'art martiaux, des personnes qui font des gestes ou signes avec les mains pour faire appel à des pouvoirs qui les rendront  plus forts, voir invincibles.

Ces signes sont des mudras et la formule 'magique" qu'ils prononcent  se nomme mantra.

Voila une choses bien mystérieuse et qui demande un peu d'éclairage pour la comprendre en profondeur.

L origine des mudras et mantras se trouve dans l'hindouisme, il faut  donc remonter à  la religion védique.

C'est par la religion bouddhiste enseignée par les écoles Shingon et Tendai que les mudras et mantras ont fait leurs apparitions au Japon. Cet  enseignement sera par la suite transmis aux premiers maîtres de disciplines martiales qui poursuivaient en même temps une recherche spirituelle.

Dans  les plus anciennes écoles japonaises d'arts martiaux, les Koryu ( Ninpo , Tenshin Katori Shinto ryu , Daito ryu ….. )  on les retrouve sous l'appellation de Kuji-In .


Voila ce que l'on peut entendre dire la plupart du temps des Kuji-In par les initiés :
"Le Kuji-In est une méthode rituelle qui favorise le développement du corps, de la pensée et de l’esprit.
Il améliore le système nerveux, le système endocrinien, les canaux d’énergie du corps, les habiletés mentales, la compréhension, la rapidité du corps et du mental et ouvre des portes sur une grande profondeur spirituelle. "

Le Kuji-In utilise une combinaison de plusieurs éléments pour concentrer toute l’attention du pratiquant : 

- gestes des mains, les mudras, qui sont au nombres de neuf
- paroles, les mantras qui varient en fonction du mudra
- visualisations mentales, qui varient aussi en fonction du mudra
- contemplation philosophique et points d’énergie du corps. 

Je vais, pour vous rendre tout cela plus clair, décortiquer un mudra du Kuji-In dans l'article suivant.
Dans un second temps, je vous ferai découvrir un  moyen bien plus simple et plus facile à utiliser  pour arriver au même résultat.

Restez en paix 

Senchi